Catéchèse, Orthodoxie, Seraphim Rose

L’âme après la mort – chapitre premier

17 septembre 2020

Christ Pantocrator, VIe siècle. Détail.

Quelques aspects des expériences d’aujourd’hui

Le sujet de la vie après la mort a soulevé soudain un intérêt largement populaire dans le monde occidental. Un certain nombre de livres, prétendant notamment décrire des expériences après la mort, ont été publiés ces deux dernières années, et des hommes de réputation scientifique, ainsi que des médecins, en ont été eux-mêmes soit les auteurs, soit les approbateurs.

L’une de ces scientifiques, Elisabeth Kubler-Ross, médecin de réputation mondiale, et spécialiste des problèmes de mort et d’agonie, trouve que ces recherches dans les expériences d’après la mort « éclaireront beaucoup et confirmeront ce qui nous a été enseigné depuis 2000 ans, c’est-à-dire qu’il y a bien une vie après la mort. »

Tout cela, bien sûr, rompt radicalement avec l’atmosphère qui prévalait jusqu’alors dans les cercles médicaux et scientifiques. Ceux-ci ont généralement considéré la mort comme un sujet tabou et ont relégué toute idée de survie après la mort au domaine de l’imagination ou de la superstition, ou, au mieux, à celui des croyances personnelles, domaines dans lesquels il n’existe pas de témoignage objectif.

La cause extérieure de ce changement soudain des opinions est simple : de nouvelles techniques de réanimation des « cliniquement morts » (en particulier par stimulation du cœur quand il a cessé de battre) sont devenues d’usage courant ces dernières années. Ainsi, un grand nombre de personnes qui ont été techniquement parlant mortes (sans pouls ni battement du cœur) ont été rendues à la vie, et beaucoup d’entre elles en parlent ouvertement maintenant que le tabou sur ce sujet et la peur de passer pour fou ont disparu.
Mais c’est la cause intérieure de ce changement, et son idéologie, qui sont les plus intéressantes pour nous : pourquoi ce phénomène est-il devenu si immensément populaire et dans le cadre de quelle vision religieuse ou philosophique est-il généralement compris ? Il est déjà devenu un signe des temps, un symptôme de l’intérêt religieux de nos jours; quelle est donc sa signification ? Nous reviendrons sur ces questions après avoir examiné de plus près le phénomène lui-même.

Mais premièrement, nous devons nous interroger sur quel fondement nous avons à juger de ces phénomènes. Ceux qui les décrivent n’en ont pas eux-mêmes une compréhension claire; souvent ils cherchent leur interprétation dans des textes d’occultisme ou de spiritisme. Quelques religieux (ainsi que des scientifiques), sentant le danger qui menace leurs croyances établies, nient tout simplement les expériences décrites, en les reléguant, le plus souvent, au royaume des hallucinations. Cela a été le fait de quelques protestants, qui sont engagés par l’opinion selon laquelle ou bien l’âme est dans un état d’inconscience après la mort, ou bien elle va immédiatement rejoindre le Christ. De la même manière, les doctrinaires athées rejettent toute entière l’idée de la survie de l’âme, quelle que soit l’évidence qu’on leur présente. Mais de telles expériences ne peuvent être expliquées par leur négation pure et simple; elles doivent être correctement comprises en elles-mêmes, dans le contexte de toutes nos connaissances concernant le destin de l’âme après la mort.

Malheureusement, un certain nombre de chrétiens orthodoxes, sous l’influence des idées modernes matérialistes, (arrivées par les filtres du protestantisme et du catholicisme romain) sont arrivés également au point d’avoir des idées vagues et indéfinies sur la vie après la mort.
L’auteur d’un des récents livres sur les expériences après la mort (David R. Wheeler : Journey to the Other Side, Ace Books. N.Y. 1977) a tenu à demander l’avis de différentes sectes sur l’état de l’âme après la mort. Ainsi, il a appelé un prêtre de l’Archidiocèse Grec Orthodoxe, qui lui a donné une opinion très générale concernant l’existence du ciel et de l’enfer, mais lui a dit que l’Orthodoxie n’a pas une idée précise de l’au-delà. Ainsi, l’auteur n’a pu que conclure que « la vision grecque orthodoxe de l’au-delà n’est pas claire. » (p.130)

Au contraire, bien sûr, le christianisme orthodoxe a une doctrine et une vision bien précises de la vie après la mort, à commencer par le moment de la mort elle-même. Cette doctrine est contenue dans l’Écriture sainte (interprétée dans le contexte de toute la doctrine chrétienne), dans les écrits des saints pères, et (surtout pour ce qui est spécifique aux expériences de l’âme après l’agonie) dans beaucoup de Vies de saints et d’anthologie d’expériences personnelles de cette sorte. Le quatrième livre des Dialogues de saint Grégoire le Grand, pape de Rome († 604) par exemple, est entièrement consacré à ce sujet. De nos jours, une anthologie de ces expériences, prises tant dans d’anciennes Vies de saints que dans des récits plus récents, a paru en anglais (Eternal Mysteries Beyond the Grave, Jordanville, N.Y., 1968). Et tout récemment, la traduction anglaise d’un texte remarquable, écrit à la fin du 19e siècle par une personne revenue à la vie après avoir été morte pendant 36 heures. (K. Uekskuell, Unbelievable for Many but Actually a True Occurrence, Orthodox Life, Juillet-Août, 1976) Le chrétien orthodoxe possède ainsi tout un trésor de littérature à sa disposition qui lui permet de comprendre les nouvelles expériences après la mort et de les évaluer à la lumière de toute la doctrine chrétienne sur la vie après la mort.

 



 

Le livre qui a ravivé la curiosité contemporaine concernant ce sujet fut publié en novembre 1975. Son auteur est un jeune psychiatre de États-Unis du Sud (Dr Raymond A. Moody, Life after Life, Mockingbird Book, Atlanta 1975). Lui-même ignorait alors l’existence d’autres études ou écrits sur ce sujet, mais, alors que le livre était sous presse, il devint évident qu’il existait un grand intérêt pour ce sujet et qu’il avait déjà fait couler beaucoup d’encre.
L’énorme succès du livre du Dr Moody (avec plus de 2 millions d’exemplaires vendus) fit une grande publicité aux expériences de mourants, et dans les années qui suivirent, un grand nombre de livres et d’articles sur ces expériences furent imprimés et publiés. Parmi les plus importants, retenons les articles du Dr E. Kubler-Ross, dont les découvertes confirment celles du Dr Moody, et les études scientifiques des Drs Osis et Haraldson. Quant au Dr Moody, il a écrit une suite à son livre (Reflection on Life after Life, A Bantam-Mockingbird Book, 1977), qui contient un matériel supplémentaire et de plus amples réflexions sur le sujet. Les découvertes de tous ces ouvrages, ainsi que celles d’autres livres nouveaux (qui sont tous d’accord sur le fond du phénomène en question) seront discutées plus bas. Comme point de départ, nous examinerons le premier livre du Dr Moody, qui est une approche assez objective et systématique du sujet entier.

Le Dr Moody, pendant ces dix dernières années, recueillit les témoignages personnels d’environ 150 personnes qui avaient eu des expériences de la mort ou de son approche, ou qui lui avaient raconté des expériences d’agonie de proches, parmi lesquelles il a sélectionné 50 personnes pour des entretiens approfondis. Il s’efforce d’être objectif dans la présentation de ces témoignages, bien qu’il admette que le livre « reflète, naturellement, le milieu, les opinions et les préjugés de son auteur » (p.9), qui, de par son appartenance religieuse, est un méthodiste, de mentalité plutôt libérale. En réalité, il y a quelques réserves à faire sur l’adéquation de ce livre avec une étude tout à fait objective des phénomènes après la mort.

Premièrement, l’auteur ne donne pas une seule expérience entière de mort d’un bout à l’autre, mais seulement des extraits de chacun des quinze éléments distincts qui forment son modèle d’expérience complète de la mort. Mais en réalité, les expériences de mourants telles qu’elles sont décrites dans ce livre, et dans d’autres livres récents, sont souvent si différentes en détail les unes des autres qu’il semble pour le moins prématuré d’essayer de les faire correspondre toutes à un modèle. Le modèle du Dr Moody semble, par endroit, artificiel et forcé, bien que la valeur en eux-mêmes des témoignages qu’il donne n’en soit aucunement diminuée.

Deuxièmement, l’auteur a réuni deux sortes d’expériences bien différentes : des expériences de mort clinique proprement dite, et des expériences d’approche de la mort. Tout en admettant la différence entre les deux, il affirme qu’elles forment une continuité et doivent donc être étudiées ensemble. Dans les cas où les expériences qui commencent avant la mort finissent par l’expérience de la mort elle-même (que la personne revive ou non), on peut, en effet, parler d’une continuité d’expériences; mais plusieurs des expériences qu’il décrit (la remémoration des événements de sa vie dans un ordre rapide quand on est en danger de noyade; l’expérience d’entrer dans un tunnel comme effet de l’administration d’un produit anesthésique comme l’éther), sont assez couramment vécues par des personnes qui n’approchent pas de la mort clinique et qui ne l’ont jamais connue, et font peut être partie d’un modèle d’expérience d’ordre plus général, n’ayant qu’une simple coïncidence avec l’expérience d’un mourant. Quelques-uns des livres actuellement publiés sont encore moins discriminatifs dans la sélection des expériences et mêlent généralement des expériences extracorporelles avec les expériences de mort proprement dites.

Troisièmement, le fait même que l’auteur aborde ces phénomènes scientifiquement, sans avoir au préalable une conception claire de ce que l’âme subit pendant la mort, l’amène à de nombreuses confusions et à des conceptions erronées, dont on ne peut jamais totalement débarrasser cette expérience en faisant un simple recueil des témoignages, car ceux qui les racontent y ajoutent inévitablement leurs propres interprétations. L’auteur lui-même admet qu’il est réellement impossible d’étudier cette question de façon scientifique, et a recours, pour l’expliquer, à des expériences parallèles dans des écrits occultes comme ceux de Swedenborg, et le Livre des morts tibétain, en annonçant son intention de regarder de plus près désormais « la vaste littérature sur les phénomènes paranormaux et occultes », pour augmenter sa compréhension des événements étudiés (p. 9).

Tous ces facteurs nous amènent à ne pas attendre grand-chose de ce livre et d’autres semblables; ils ne nous donneront pas un récit complet et cohérent de ce qui arrive à l’âme après la mort. Cependant, on trouve suffisamment d’expériences de mort clinique proprement dites dans tous ces livres pour qu’ils méritent une attention sérieuse, surtout parce qu’il existe déjà des gens qui interprètent ces expériences dans un sens hostile à la vision chrétienne traditionnelle de la vie après la mort, comme si implicitement elles infirmaient l’existence du ciel ou (et surtout) de l’enfer. Comment devons-nous alors comprendre ces expériences ?

Les quinze éléments que Dr Moody décrit comme faisant partie de l’expérience complète d’un mourant peuvent être réduits à quelques aspects principaux, en vue d’une analyse. Nous allons les présenter ici, et les confronter avec la littérature orthodoxe sur le sujet.

 


 

Portes royales, XVe-XVIe siècle. Détail.

 

1. L’expérience extracorporelle

 

Selon ces récits, la première chose qui arrive à une personne qui vient de mourir, est de quitter son corps et d’exister entièrement séparée de lui, sans perdre conscience un seul instant. Elle est souvent capable de tout observer autour d’elle, y compris son propre corps mort et les tentatives qu’on effectue pour le réanimer; elle se sent dans un état de tiédeur confortable et indolore, plutôt comme si elle flottait; elle est totalement incapable de communiquer avec son entourage par le toucher ou la parole, et en éprouve ainsi une grande solitude; son mode de réflexion devient généralement beaucoup plus rapide qu’il ne l’était quand elle était dans le corps. Voici quelques courts extraits de ces expériences :

« Il faisait ce jour-là un froid intense, mais tandis que je me trouvais dans le noir, tout ce que je ressentais était une douce chaleur et un immense bien-être, tel que je n’en avais jamais éprouvé auparavant (…). Je me rappelle avoir pensé : Je dois être mort. » (p.27)
« Je commençai à éprouver des sensations délicieuses. Je ne ressentais absolument rien si ce n’est paix, réconfort, bien-être, un grand calme. » (p.27)
« Je les voyais en train de me ressusciter. C’était vraiment curieux. Je n’étais pas très haut; c’était comme si je me trouvais sur un piédestal, pas très haut par rapport à eux, plutôt comme si je regardais par-dessus leurs épaules. J’essayais de leur parler, mais personne ne m’entendait, personne ne songeait à m’écouter. » (p. 37)
« Des badauds accouraient de tous côtés vers le lieu de l’accident … Quand ils furent vraiment tout proches, je voulus m’écarter pour leur laisser le passage, mais ils s’avançaient à travers moi. » (p. 37)
« Je ne pouvais rien toucher, ni communiquer avec l’entourage. C’était une affreuse sensation de solitude, un isolement total. Je me voyais complètement seul, abandonné. » (p. 43)

Parfois, il existe une preuve objective frappante que la personne est réellement en dehors de son corps à ce moment, comme lorsque certains peuvent rapporter des conversations ou donnent certains détails précis sur des événements qui eurent lieu même dans des pièces voisines ou encore plus loin pendant qu’ils étaient morts. Parmi d’autres exemples de ce type, le Dr Kubler-Ross mentionne un cas remarquable où une aveugle vit, et plus tard, décrivit clairement tout de la pièce dans laquelle elle mourut, alors que quand elle fut revenue à la vie, elle était de nouveau aveugle — une manifestation éclatante du fait que ce n’est pas l’œil qui voit (ni le cerveau qui pense, car les facultés mentales deviennent plus vives après la mort), mais c’est plutôt l’âme qui accomplit ces actions à travers les organes, pendant que le corps est vivant, mais par elle-même lorsque le corps est mort. (Dr E. Kubler-Ross, Death Does Not Exist, The Co-Evolution Quaterly, Summer, 1977, pp. 103-4.)

Rien de tout cela ne devrait sembler très étrange à un chrétien orthodoxe : l’expérience décrite ici est celle que les chrétiens connaissent comme la séparation de l’âme et du corps au moment de la mort. Il est caractéristique que de nos jours où règne le manque de foi, les gens ne se servent pas du vocabulaire chrétien et ne reconnaissent pas que c’est leur âme, délivrée du corps, qui éprouve à ce moment-là les impressions. Ils sont la plupart du temps simplement intrigués par le nouvel état dans lequel ils se trouvent.

Le récit d’une telle expérience après la mort, intitulé « Unbelievable for Many, but Actually a True Occurrence », fut fait par une personne de ce type : il s’agit d’un chrétien baptisé orthodoxe qui, selon l’esprit de la fin du 19e siècle, restait indifférent aux vérités de sa propre foi et ne croyait même pas à la vie après la mort. Son expérience, qui date d’il y a quelques 80 ans, a une grande importance pour nous aujourd’hui, et semble même providentielle dans la perspective des expériences actuelles, car c’est une expérience complète unique de ce qui arrive à l’âme après la mort (dépassant largement les expériences courtes et fragmentaires décrites par les nouveaux livres), expérience faite par un individu sensible, parti de l’état d’incroyance moderne pour arriver à reconnaître les vérités du christianisme orthodoxe — à tel point qu’il finit sa vie comme moine. Ce petit livre peut justement servir de référence pour juger des nouvelles expériences. Il a été approuvé comme ne contenant rien qui s’oppose à la doctrine orthodoxe de la vie après la mort, par l’un des imprimeurs-missionnaires orthodoxes au tournant du siècle, l’archevêque Nikon de Vologda.

Après la description de l’agonie finale précédant sa mort et du poids terrible le retenant sur la terre, l’auteur de ce récit rapporte :

« Soudain, j’ai éprouvé un grand calme au-dedans de moi. J’ai ouvert les yeux, et tout ce que j’ai vu au cours de cette minute, jusqu’aux plus menus détails, s’est enregistré dans ma mémoire très clairement.
Je me suis vu debout tout seul dans une pièce. Debout, à ma droite, autour de quelque chose, toute l’équipe médicale était réunie en demi-cercle… Ce groupe m’a surpris : là où ils se tenaient, il y avait un lit. Qu’est-ce qu’ils regardaient, puisque je n’étais plus là, que j’étais debout au milieu de la chambre ?
J’ai fait un pas en avant et ai jeté un coup d’œil sur ce qu’ils regardaient tous : j’étais là étendu sur le lit.
Je ne me souviens pas d’avoir éprouvé la moindre peur à la vue de mon double; j’étais seulement intrigué : comment est-ce possible ? Je me sens ici, et en même temps, je suis là aussi…
J’ai voulu me toucher, prendre ma main gauche par la droite : ma main a traversé mon corps comme un espace vide… J’ai appelé le docteur, mais l’atmosphère dans laquelle je me trouvais s’est avérée totalement inhabituelle pour moi, elle ne recevait ni ne transmettait le son de ma voix et j’ai compris que j’étais dans un état d’ultime dissociation de tout ce qui m’entourait. J’ai compris mon étrange état de solitude et j’ai été frappé par un sentiment de panique. Il y avait vraiment quelque chose d’inexprimablement atroce dans cette solitude extraordinaire.
J’ai regardé, et à ce moment seulement, pour la première fois, la pensée m’est venue : est-il possible que ce qui m’est arrivé soit ce qu’on définit dans notre langage, dans le langage des vivants, par le mot mort ? Cette réflexion m’est venue, car le corps étendu sur le lit avait toute l’apparence d’un cadavre…
À notre acception du mot mort est inextricablement liée l’idée d’une sorte de destruction, une cessation de la vie; comment pouvais-je penser que j’étais mort quand je n’avais pas un seul instant perdu connaissance, quand je me sentais aussi vivant, entendant tout, voyant tout, conscient de tout, capable de bouger, de penser et de parler ?
La dissociation d’avec tout ce qui m’entourait, la déchirure de ma personnalité plus que tout, auraient pu me faire comprendre ce qui s’était passé, si seulement j’avais pu croire à l’existence d’une âme, si j’avais été croyant; mais ce n’était pas le cas. J’étais guidé uniquement par ce que j’éprouvais; et la sensation de la vie était si évidente que j’étais seulement intrigué par l’étrange phénomène, étant complètement incapable d’associer mes sentiments avec la conception traditionnelle de la mort, c’est-à-dire que tout en ayant la sensation et la conscience de moi-même, de penser que je n’existais pas…
Ensuite, en me rappelant et considérant ma manière d’être, j’ai tout à coup remarqué que mes facultés mentales fonctionnaient avec un dynamisme étonnant. » (pp.16-21)

L’état de l’âme dans les premières minutes qui suivent la mort n’est pas décrit de façon aussi détaillée dans l’antique littérature chrétienne; dans celle-ci, l’accent est toujours mis sur les expériences ultérieures, qui sont beaucoup plus frappantes. C’est sans doute seulement avec les temps modernes, où l’identification de la vie avec la vie corporelle est devenue si absolue et si convaincante, que nous devons nous attendre à ce qu’on attribue autant d’importance à ces quelques premières minutes pendant lesquelles les attentes de la plupart des hommes modernes sont totalement bouleversées par la découverte que la mort n’est pas la fin, que la vie continue, et qu’un état entièrement nouveau s’ouvre pour l’âme.

Il n’y a certainement rien dans cette expérience qui contredise l’enseignement orthodoxe sur l’état de l’âme immédiatement après la mort. Quelques-uns, en critiquant cette expérience, ont émis des doutes concernant la réalité de la mort de quelqu’un qui est ranimé quelques minutes plus tard; mais c’est un problème purement technique, que nous commenterons en temps voulu. Il n’en reste pas moins que pendant ces quelques minutes (et parfois pendant les minutes qui précèdent la mort), se produisent souvent des expériences que l’on ne peut pas expliquer par de pures hallucinations. Notre propos ici est de découvrir comment nous devons comprendre ces expériences.


Traduction de Catherine Pountney

Publié en format numérique sur le site des Vrais chrétiens orthodoxes francophones

Nous tenons à remercier l’archimandrite Cassien pour la permission de reproduire ici cet ouvrage.


 

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