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Père Jean Boboc: Le transhumanisme décrypté I/IV

16 avril 2023

 

À tous, petits et grands, riches et pauvres, hommes libres et esclaves, elle impose une marque sur la main droite ou sur le front. Et nul ne pourra acheter ou vendre, s’il ne porte la marque, le nom de la bête ou le chiffre de son nom. Celui qui a de l’intelligence qu’il interprète le chiffre de la bête.

Apocalypse 13, 16-17

AVERTISSEMENT

 

L’humain est-il en danger de mort ?

Si depuis quelques années, le transhumanisme est plus ou moins connu, il devient aujourd’hui de grande actualité[1]. Il s’agit essentiellement des possibilités d’amélioration des performances humaines, tant physiques, psychiques que mentales et cela au-delà de ce que la médecine classique proposait jusqu’à présent. La médecine elle-même change de paradigme, de purement thérapeutique elle se met au service de l’amélioration (enhancement). Une littérature internationale et très inégale est consacrée à cette idéologie et l’insistance médiatique sur les progrès attendus de la convergence des NBIC, lui confère progressivement une aura qui la rend acceptable par le grand public d’autant plus que l’eugénisme est pratiquement acquis pour des raisons compassionnelles et sociétales. L’idéologie de l’amélioration qui inclut les possibilités de modifications génétiques et l’atteinte au patrimoine de l’humanité s’avère une révolution anthropologique majeure mettant en péril l’Homme tel que nous le connaissons encore. Ce que l’on appelle transhumanisme débouche inévitablement sur le posthumanisme, ce dont certains théoriciens de l’idéologie se défendent, tandis que d’autres l’appellent de leurs vœux pour en finir avec l’homme. Les uns veulent des améliorations biologiques si considérables que l’humanité sera fracturée en deux, les autres veulent en finir avec la condition humaine, renoncer à notre biologie et rechercher l’immortalité terrestre de l’homme cyborg, hybride de biologie et de technologie. Les recherches en matière de téléchargement du cerveau humain sur un serveur sont présentées comme une forme de réincarnation de l’esprit dans la machine.

L’objet du présent ouvrage est de faire le point sur la réalité du transhumanisme au-delà de ses extravagances, son acceptation par les institutions internationales et l’intérêt qu’elles lui portent, ses origines dites philosophiques et littéraires, le biotope qui a permis son apparition, le profil de ses promoteurs, son aspect souvent gnostique, sa convergence avec l’eugénisme servi par un abandon de la bioéthique, et d’en démontrer les risques.

La dénonciation de l’idéologie multiforme du transhumanisme qui constitue une inversion des valeurs fondatrices de la société humaine, et qui s’avère de nature révolutionnaire, totalitaire et luciférienne, entraîne des réactions de bon sens et des contre-propositions d’ordre moral ou religieux sous le prisme du christianisme, aujourd’hui seul véritable rempart pour la sauvegarde de la nature humaine.

 

 

INTRODUCTION GÉNÉRALE

 

Nous vivons déjà l’ère du tout numérique et de la connexion permanente. Est-ce un meilleur monde[2]? Le XXIe siècle est-il aussi celui de la transgénèse et du nanomonde auquel nous abordons ? Est- ce le temps venu d’un programme post-identitaire auquel nous nous soumettrions de bonne grâce ou par la force des choses ? Après l’échec sanglant du marxisme et la désillusion du libéralisme qui nous laissent exsangues ou désabusés, que propose le transhumanisme, ce mouvement qui s’ancre de plus en plus dans l’actualité ? Est-il, comme certains l’entendent, l’enfant naturel du nihilisme matérialiste des soutiers de la déconstruction ? Nous conduit-il vers une nouvelle forme de totalitarisme médicalisé ?

Le transhumanisme n’est-il vraiment qu’une philosophie de l’amélioration de l’homme en devenir et doit-il n’être alors traité qu’en tant que tel ? Ne serait-il pas qu’une dangereuse application de l’idéologie de l’évolutionnisme extrême et monitorisé justifiant toutes les transgressions et dérives éthiques sous l’alibi conjoint de l’inéluctabilité devant la réalité des avancées de la biotechnologie et du chantage compassionnel justifiant un nouvel eugénisme dit libéral, l’ensemble cachant à peine l’hubris prométhéen de ses technoprophètes ? À moins qu’il ne s’agisse pour les transhumanistes que d’une tentative de récupération et d’appropriation des avancées biotechnologiques et de s’en faire passer pour les promoteurs, ce qui ne changerait d’ailleurs en rien l’évolution des technosciences. Au mieux, a-t-il l’ambition prométhéenne de réparer la Chute, dont la mortalité en est la conséquence ? Finalement simplement « le revers des désillusions modernes[3] », de « la fatigue d’être soi[4] », et du « désarroi contemporain[5] », qui appellent à un changement total de l’humain ? Ce qui pose la question de l’identité à travers le temps et nous renvoie au mythe de Thésée et de son fameux bateau[6].

En vrac, jetons au menu de cette auberge espagnole les expressions et mots suivants dont les médias nous abreuvent et qu’ils nous assènent avec une insistance qui trahit leur complice instrumentalisation: le transhumanisme, le posthumanisme, l’humanity, le solutionisme, l’homme robotisé, le contrôle de sa pensée, l’ectogénèse, la reproduction humaine en lieu et place de la procréation, la régénération, la transgression génomique, la démocratisation du séquençage de l’ADN[7], l’eugénisme, le contrôle épigénétique, la techno médecine, la médecine prédictive, le libre choix de son sexe, l’homme prothétique, l’amélioration (l’enhancement) le méliorisme, l’homme bionique, le cyborg, la révolution biotechnologique, l’hybridation de l’homme et de la machine, les nanotechnologies, les nanorobots, le nanocomputing, le Cloud, les Big Data, les poussières de surveillance, l’alimentation transgénique, l’ubérisation, l’intelligence artificielle, la cognitique, la cartographie de l’esprit humain, le transfert de la conscience, la posthumanité, le recul de la mort, l’immortalité terrestre, la cryoconservation, la singularity[8] etc.

Tels sont, pêlemêle, certains des maîtres-mots déjà largement vulgarisés et entrés dans notre vocabulaire quotidien, mais aussi des programmes en cours dans des centres de recherche eux-mêmes très performants qui peu ou prou domestiquent insidieusement notre pensée en effaçant progressivement nos lignes de résistance éthique. Ce grand puzzle apparemment éclaté a une logique interne très articulée. Gilbert Hottois, philosophe sympathisant du transhumanisme, a peut- être raison d’écrire en introduction à son étude que « le transhumanisme est d’actualité, mais rarement sous son nom : on en “fait” sans le savoir ; comme la prose de Monsieur Jourdain[9] ».

Néanmoins derrière ce jargon hétéroclite qui nous est asséné, quand il ne s’agit pas de la novlangue et de termes destinés à créer le doute sur leur sens, il y a des réalités dont il faut non seulement tenir compte mais en comprendre la portée actuelle et leur développement à moyen et long terme. Le changement de paradigme de la médecine passant de l’idéal thérapeutique à celui de l’amélioration puis à l’augmentation des performances humaines, peut très rapidement changer définitivement nos vies.

Une recherche en paternité concernant l’idéologie transhumaniste peut sans doute intéresser les sociologues et les philosophes qui semblent tenir, tout comme les transhumanistes, à faire procéder le transhumanisme d’une tradition et d’un haut lignage – du moins d’après eux — dont celui des Lumières européennes et à l’y enraciner. Les transhumanistes, eux, s’en réclament. Nombre d’ouvrages sont publiés sur la question de l’amélioration car elle est d’actualité, nous ne ferons pas l’analyse critique de cette littérature inégale mais nous prenons le parti de considérer les faits dans leur réalité actuelle et d’en analyser les bénéfices attendus et les risques encourus.

Si chacun de ces programmes proposés ou déjà en cours est en soi un défi, leur collusion ou leur synergie et surtout leur convergence pourraient déclencher, à les en croire, un véritable tsunami anthropologique. Ce futur vertigineux déjà en partie inauguré par les prouesses génétiques, est-il le fruit d’une idéologie révolutionnaire et de rupture d’avec l’humanisme classique, d’une subversion, à savoir de l’évolutionnisme actif et volontariste poussé au maximum des possibilités biotechnologiques et de ses conséquences, dans une accélération exponentielle, avant que le relais ne soit éventuellement pris par l’intelligence artificielle qui tenant la barre repoussera toujours les limites d’un possible atteignable à l’horizon du post-humain ? Si ce devait être le cas, alors l’idéologie transhumaniste y trouverait sans doute son compte, ses résultats et sa justification, mais l’humain y trouverait aussi son obsolescence dans une dimension ab-humaine[10].

Car il s’agit bien d’une accélération exponentielle des avancées biotechnologiques. Certains annonçaient déjà en 1965 que la puissance des circuits électroniques doublait à coût constant tous les 18 mois à deux ans[11]. La situation est semblable pour ce qui est de l’hyperindation des données qui ne peuvent plus être traitées qu’à l’aide de l’intelligence artificielle. Ces Data génèrent déjà des algorithmes qui nous dirigent.

D’où vient cette brutale accélération des progrès biotechnologiques ? L’explication est conjointe. D’une part, de la convergence et de la fertilisation croisée des recherches et, d’autre part, de l’affaiblissement progressif des lignes de résistances morales et éthiques, laissant le champ libre à toutes les transgressions. Tout ce qui devient possible de faire se fait pratiquement sans entrave, hors de toute régulation trop contraignante et avec des financements énormes émanant en partie des géants du WEB. Devant les transgressions, la définition du licite évolue constamment, « soulevant chaque fois une indignation vite absorbée par un nouveau déplacement des lignes[12]», concède volontiers le Dr. Laurent Alexandre, transhumaniste notoire qui se démarque cependant du posthumanisme et en prend ses distances.

 

Le progrès de nos connaissances à l’aune de la pluridisciplinarité

 

Pour l’instant, nous pensons le monde à partir du quantique et de l’atome, grâce à nos percées dans l’univers du quantique, c’est-à-dire dans l’infiniment plus petit que la molécule, et nous tenons pratiquement pour acquis, du moins pour l’instant, que l’origine de la vie se trouve dans une substance organique, le formamide, forme de creuset pour la formation de molécules biologiques complexes.

Ceci a été mis en évidence par des chercheurs italiens[13], M. Saitta[14] et F. Saija[15], qui ont réussi à refaire le trajet qui va des molécules initiales au composé organique, la glycine, cet acide aminé que l’on trouve dans les matières organiques, comme l’avait déjà observé Stanley Miller[16]. Il est question ici de la transmission sans laquelle il n’y a pas de vie. Tout le vivant est formé des chaînes d’ADN qui se dupliquent, se divisent pour se reproduire et le formamide permet justement ces opérations. C’est du moins ce que l’on peut avancer avec prudence en l’état actuel de nos connaissances. Marco Saitta et Franz Saija, pionniers de la simulation numérique de la chimie prébiotique, ont réussi à faire une sorte de « film de ce que font les atomes » dit Saitta. Partant d’une soupe représentant l’atmosphère primitive de la Terre d’il y a 4,5 milliards d’années et par des calculs ab initio, ils ont ainsi pu reconstituer la chaîne des transformations. Tout ceci n’a été possible que par un dialogue pluridisciplinaire[17] entre la minéralogie, la physique des matériaux, la cosmochimie et la physique quantique. Ils ont en fait voulu définir la preuve d’un concept et « ils ont donc stimulés numériquement par des calculs quantiques, ces réactions chimiques provoquées par un champ électrique ». « S’il faut un champ de 50 mégavolts par centimètre pour que les réactions s’amorcent, valeur importante à l’échelle macroscopique, de tels champs existent a l’échelle microscopique à la surface des minéraux[18] », souligne Sean Bailly, journaliste scientifique.

La question fondamentale ici est celle du passage de l’inerte au vivant. Demain ce sera celle de la biologie de synthèse. La dimension théologique de la recherche scientifique est même sous-tendue à cette question[19]. Que la vie ne tienne qu’à un fil, en l’occurrence celui d’Ariane, tout le monde le sait, mais la vie ne tiendrait-elle qu’à un seul acide aminé ?

Par ailleurs, nous savons parfaitement faire aujourd’hui le séquençage de l’ADN et par voie de conséquence l’édition du génome qui ouvre déjà la voie à la médecine prédictive et personnelle ainsi qu’à tous les risques de l’eugénisme subséquent. L’eugénisme n’est pas un risque potentiel, une menace lointaine, un spectre abhorré, c’est une réalité de notre civilisation, acceptée de bon gré, depuis la procréation médicalement assistée (PMA) à tout ce qui en découle, comme les manipulations génétiques déjà autorisées en certains pays[20]. On aura l’occasion de revenir plus loin sur cette question de l’eugénisme « libéral » défendu par Jurgen Habermas.

De plus, à côté des cellules souches naturelles dont on sait tout l’intérêt pour la régénération des tissus et des organes, de même que le scandale de leur collecte à partir d’embryons humains qui sont ipso facto détruits, il suffirait d’une seule protéine, la Sox 17, pour transformer toute cellule du corps en cellule iPS[21] et donc pouvoir obtenir toutes les cellules souches du corps humain, ceci en modifiant un seul des acides aminés de la chaîne de cette protéine. Une fois de plus, la même question se pose : la vie ne tient-elle qu’à un seul acide aminé ? Ces résultats du GIS[22] n’ont été possibles que par une étroite collaboration pluridisciplinaire entre la biologie moderne, la bioinformatique, la biologie structurelle, la biochimie et la biologie moléculaire de la cellule souche.

Au regard de ces deux exemples arbitrairement choisis parmi de multiples autres, on peut donc conclure à l’accélération des découvertes par l’usage systématique des travaux pluridisciplinaires et de la réflexion transdisciplinaire, ce qui n’était pas le cas auparavant à cause du caractère cloisonné des différentes disciplines de recherche. Or l’importance et la multiplicité des résultats des travaux actuels deviennent telles qu’il n’est plus possible aujourd’hui pour une seule personne ni même pour une seule équipe d’être à jour des connaissances scientifiques nécessaires dans sa propre discipline et encore moins dans la pluridisciplinarité. Il faut donc faire appel à des banques de données et à des mémoires extérieures — qui d’ailleurs diminuent la nôtre – et donc en fin de compte avoir recours à l’intelligence artificielle (LA.), en partie aux mains de groupes comme Google, Intel, IBM, Microsoft, etc. souvent lourdement soutenus tant financièrement que politiquement par la NASA et autres organismes d’état, tant aux USA qu’en Europe et en Asie par d’autres organisations.

Dans la dynamique de la transdisciplinarité, ou de l’excellence interdisciplinaire, la fameuse convergence des NBIC[23], c’est-à-dire des nanotechnologies, des biotechnologies, de l’informatique, des sciences cognitives et leur maillage à la génomique, ajoutons nous[24], est présentée par les transhumanistes comme la promesse — et pour nous la menace — d’une évolution inéluctable du genre humain vers la posthumanité, nous semble-t-il déjà en marche grâce à la révolution biotechnologique que nous annoncent et fomentent ces quatre chevaux des cavaliers de l’apocalypse de l’homme en voie d’obsolescence. Si nous parlons ici des montures, nous aurons plus loin l’occasion de parler des cavaliers eux-mêmes.

Néanmoins « la convergence de ces technologies porteuses de changements profonds et des sciences qui les permettent constitue la première grande initiative de recherche du 21e siècle[25] » souligne le rapport européen sur les technologies convergentes.

Éclos, semble-t-il, sur le terreau de la philosophie des Lumières et en particulier des médecins philosophes tels que les français Cabanis[26] et Vandermonde[27], et à la faveur d’une anthropologie du doute et du ressentiment, le transhumanisme en soi n’est pas chose nouvelle. Dans cette introduction on fera l’économie de l’histoire des mouvements de pensées qui d’après certains ont pu conduire à cette idéologie, pour nous consacrer à l’analyse des réalités concrètes que les avancées scientifiques mettent en pratique dans un climat de satisfaction béate ou d’indifférence de l’opinion publique que l’on a peine à croire.

Rappelons cependant qu’après que Nietzsche eut déclaré la « mort de Dieu », Michel Foucault décréta la « mort de l’homme[28] », et Donna Haraway la « fin de la femme[29]», il n’y avait plus qu’à prendre acte aussi de la fin de l’humanisme, comme l’avait fait Heidegger l’accusant d’être l’agent de la non-pensée depuis deux millénaires[30].

Il faut être attentif à discerner entre ce que les transhumanistes disent et ce qu’ils font, de même qu’entre les effets d’annonce et la réalité. Ce ne sont pas systématiquement les idéologues du transhumanisme qui sont aux manettes de la recherche scientifique, loin s’en faut. L’un des principaux leaders du transhumanisme, Max More, le reconnait d’ailleurs volontiers :

En tant que philosophie, le transhumanisme ne recommande pas intrinsèquement de technologies spécifiques. Même si certaines technologies et domaine d’actuel ou de futur développement technologique ont particulièrement rapport aux buts transhumanistes. Ceux-ci incluent la technologie d’information, la science computer et l’ingénierie, la science cognitive et les neurosciences, la recherche d’interface neuro-computer, la science des matériaux, l’intelligence artificielle, le déploiement des sciences et technologies impliquées dans la médecine régénérative et l’allongement de la vie, l’ingénierie génétique et la nanotechnologie[31].

Ce serait cependant une erreur que les écouter avec condescendance, car derrière les envolées lyriques et fantasmatiques de certains, il y a des objectifs scientifiques et futuristes annoncés qui ont su lever des milliards de dollars investis dans de vastes programmes de recherche et qui attendent leur ROI (retour sur investissement). Ces objectifs scientifiques qui ouvrent des marchés fabuleux seront donc poursuivis quelques soient les aléas de la recherche ou les encadrements juridiques pouvant les retarder.

[1] Le tout récent Forum européen de bioéthique qui s’est déroulé à Strasbourg du 30 janvier au 4 février 2017, eut pour thème « Humain, Posthumain ».

[2] Thierry VENIN, Un meilleur monde ? Survivre dans la société numérique, DDB, 2015. Voir aussi Marc DUGAIN et Christophe LABBÉ, L’homme nu, La dictature invisible du numérique. Plon, 2016.

[3] Expression empruntée à Jean-Michel BESNIER, art. « Posthumain » in L‘Encyclopédie du transhumanisme et du posthumanisme, Vrin, 2015, p. 107.

[4] Alain EHRENBERG, La fatigue d’être toi – dépression et société, Odile Jacob, 1998.

[5] Jean-Claude GUILLEBAUD, La Trahison des Lumières : enquête sur le désarroi contemporain. Éditions du Seuil, 1995.

[6] Stéphane FERREE, Le bateau de Thésée. Le problème de Tidentité à travers le temps. Édition de Minuit, coll. Paradoxe, 1996.

[7] « Le coût du séquençage de l’ADN a été divisé par un million. Jamais aucune activité humaine, pas même l’industrie des circuits intégrés, n’a connu une évolution aussi foudroyante » écrit Laurent ALEXANDRE, in La mort de la mort. Comment la technomédecine va bouleverser l’humanité, JC Lattes, 2011, p. 61.

[8] Plusieurs interprétations existent. Peut-être faut-il se contenter de comprendre qu’il s’agit en fait du moment où l’intelligence artificielle dépasse l’intelligence humaine. R. Kurzweil la décrit ainsi: « The Singularity is an era in which our intelligence will became increasingly non-biological and trillions of times more power full than it is today (The Singularity is near), “Singularity is a future period in which technological changes will be so rapid, and its impact so profound, that every aspect of human life will be irreversibly transformed (In Documentary Transcendent Man)

[9] Gilbert HO’ITOIS, Le transhumanisme est-il un humanisme / Académie royale de Belgique, coll. L’Académie en poche, 2014, Introduction, p. 7.

[10] Sur ce terme et ses significations, voir l’article de G. Hottois « Abhumain » dans l’Encyclopédie du transhumaniime et du posthumanisme – L’humain et ses préfixes, Vrin, 2015, p. 15-17.

[11] Gordon E. Moore, co-fondateur du groupe Intel. « Cramming more components onto integrated circuits » Electronics 38 (8), 1965. Information reprise tant par Nick Bostrom que par Laurent Alexandre.

[12] Laurent ALEXANDRE, La mort de la mort. Comment la technomédecine va bouleverser l’humanité, JC Lattes, 2011, p. 16.

[13] Comptes rendus de l’Académie américaine des Sciences (Pnas), 8 septembre 2014.

[14] Antonio Marco Saitta, professeur à l’institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie du CNRS et à l’Université Pierre et Marie Curie à Paris.

[15] Franz Saija de l’institut pour les processus physico-chimiques, Messine (Italie).

[16] Voir aussi les travaux de Stanley Miller, biologiste américain, sur la formation spontanée de glycine après décharges électriques sur des molécules simples comme l’hydrogène, l’azote et l’eau, 1953.

[17] Le dialogue pluridisciplinaire n’est pas le dialogue trans disciplinaire qui entend à la fois les prépositions entre, à travers et au-delà de toute discipline, selon l’excellente formulation qu’en donne Basarab Nicolescu.

[18] Voir l’article de Sean Bailly dans Pour La Science, du 14-10-2014.

[19] Voir De l’inerte au vivant, une enquête scientifique et philosophique. Patrick Fonerre, Louis d’Haudecourt, Christophe Malaterre, Marie Christine Maurel, 360, collection dirigée par Sylvestre Huet. Edition La ville brûle, 2013.

[20] La Grande Bretagne vient juste d’autoriser le 1” février 2016 les manipulations génétiques sur l’embryon humain, qui sera détruit après sept jours (Human Fertility and Embryology Authority HFEA).

[21] Induced Pluripotent Stem Cells.

[22] GIS : Institut du Génome de Singapour.

[23] Acronyme pour Nanotechnologie, Biotechnologie, Informatique, Sciences Cognitives

[24] Les progrès de la génomique et le séquençage de l’ADN, n’ont été possibles que par la synergie et le concours de l’informatique.

[25] Technologies convergentes — Façonner l’avenir des sociétés européennes, rapport 2004.

[26] Pierre Jean Georges CABANIS, Rapports du physique et du moral de l’homme (1802), Paris [s. n.], 1844. ? « Il est temps, à cet égard comme à beaucoup d’autres, de suivre un système de vue plus digne d’une époque de régénération : il est temps d’oser faire sur nous-mêmes ce que nous avons fait si heureusement sur nos compagnons d’existence ; d’oser revoir et corriger l’œuvre de la nature », p. 298.

[27] Charles Augustin VANDERMONDE, Essai sur la manière de perfectionner l’espèce humaine, Paris, Vincent, 1756.

[28] Michel FOUCAULT, Les mots et les choses. Une archéologie des sciences humaines, Paris, Gallimard, 1966.

[29] Donna HARAWAY, « Manifeste cyborg », Simians, Cyborgs and Women. The reinvention of Nature, London, Free Association Books, 1991; trad. en français par O. Bonis» Des singes, des cyborgs et des femmes. La réinvention de la nature, Arles, Actes Sud. Ed. Jacqueline Chambon, 2009.

[30] Peter SLOTERD1JK, Règles pour le parc humain. Une lettre en réponse à la lettre sur l’humanisme de Heidegger, Paris, Mille et une nuits, 2000, p. 23.

[31] Max MORE, “The Philosophy of Transhumanism”, in The Transhumanist Reader: Classical and Contemporary Essays on the Science, Technology, and Philosophy of the Human Future, First Edition. Edited by Max More and Natasha Vita-More. 2013 John Wiley & Sons, Inc. Published 2013 by John Wiley & Sons, Inc., p. 4-5.

 


 

Jean Boboc, Le transhumanisme décrypté – Métamorphose du bateau de Thésée. Essai sur le transhumanisme. Éditions APOPSIX, 2017, p. 17-61

 


 

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