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Saint Cyrille de Jérusalem sur ces mots : « Il a été crucifié et enseveli » II / IV

4 mai 2021

XI Comparaison des Prophètes avec les Évangélistes. Contradiction dans les paroles que les Juifs adressent à Judas après sa trahison

 

Mais, si on veut examiner de près et comparer le Prophète avec l’Évangéliste, on pourrait remarquer entr’eux quelque dissonance que ceux qui méprisent les Prophètes, ne manqueraient pas de relever. Le Prophète dit que l’argent fut jeté dans le temple in conflatorium, et l’Évangéliste dit au contraire : Ils le donnèrent pour en acheter le champ d’un potier. (Mt 27,10) Quel rapport de vérité y a-t-il entr’eux ? Écoutez-moi, et vous apprendrez comment tous deux ont dit vrai.

Les Juifs ne faisaient pas profession d’irréligion, surtout les princes des prêtres. A la vue du remords dont était déchiré l’infortuné Judas, lorsqu’ils l’entendirent s’accuser d’avoir péché, d’avoir vendu et livré le sang du Juste, ils lui répondirent : Que nous importe ! Cela vous regarde. (Mt 27,4)

Que nous importe, dites-vous, malheureux ! Cela ne vous regarde pas, vous qui venez de crucifier le Juste ! cela regarde, dites-vous, celui qui a reçu le prix de son sang, et qui l’a livré. Et cette mort ne vous regardera pas, vous qui trempez vos mains dans son sang ?

Puis se regardant entr’eux, ils se disent : Il ne nous est pas permis de remettre cet argent dans le trésor ; c’est le prix du sang. (Mt 27,4-7) C’est de votre bouche, jugés iniques, que sort votre condamnation ; c’est vous-mêmes qui avez prononcé votre arrêt. Si le prix est infâme, l’achat est, donc infâme. Si la peine de mort que vous venez de prononcer est un acte de justice, pourquoi redoutez-vous de rétablir cet argent dans le trône du temple ?

Mais revenons à notre question, comment accorder l’Évangéliste qui parle du champ d’un potier, et le Prophète qui parle d’un épuratoire ?

Qui est-ce qui ignore que ce ne sont pas les orfèvres seuls qui épurent les matières qu’ils emploient dans la confection de leurs ouvrages ? Qui est-ce qui ne sait pas que les potiers ont aussi leurs épuratoires ; que c’est dans des fosses qu’ils épurent à force d’eau les terres qu’ils destinent à la poterie et les dégagent de toute espèce de scories ? Qu’y a-t-il donc d’étonnant ? L’Évangéliste ne parle ici que d’un épuratoire en général.

 

XII. Jésus est lié et jugé par les Juifs

Ils lièrent Jésus et l’amenèrent dans la maison du Grand-Prêtre. (Luc 22,54) Voilà ce que dit l’Évangéliste. Écoutez le prophète Isaïe : Malheur à leurs âmes, car ils ont pris une déliberation pernicieuse et se sont dit entr’eux : Lions, garrottons le Juste, parce qu’il nous incommode. (Isaie 3, 9-10) Oui, en vérité, malheur à leur âme. De quel juste le Prophète entend-il parler ? Nous voyons qu’Isaie est mort sous les dents d’une scie ; mais le peuple dans la suite rentra en grâces avec le Seigneur. Jérémie fut jeté dans un cloaque infect ; mais la plaie que ce crime avait faite à la nation, se cictrisa dans la suite. Tout énorme qu’était ce crime, il était encore susceptible de pardon, puisqu’il n’avait eu qu’un homme pour objet. Mais aujourd’hui, malheur à leur âme, parce que ce n’est plus sur un homme, mais sur l’Homme-Dieu qu’ils ont exercé leur fureur. Ce ne fut plus un homicide, mais un déicide.

Lions le Juste. Eh quoi ! me dira-t-on, est-ce que celui qui, en faveur de Lazare, brisa les portes de la mort, fermées sur lui depuis quatre jours, qui rompit les chaînes dont Pierre était chargé, avait perdu sa puissance ? — Non, sans doute ; et des légions d’anges, témoins de cet horrible forfait, se disaient entr’eux : Allons, brisons leurs liens. (Ps 2,3) Mais leur zèle fut comprimé par la volonté du Seigneur résolu de souffrir et de mourir.

Il est ensuite traduit devant les anciens du peuple. C’est ce que vous a dit le Prophète : Le Seigneur entrera en jugement avec les anciens du peuple et ses Princes. (Is 3,14)

 

XIII. Il prouve sa doctrine par son exemple

Mais le prince des prêtres l’ayant interrogé, et ayant entendu la vérité, entra dans des accès de fureur. (Mt 26,63) Un mauvais valet fut le ministre de la colère de son maître (Jn 18,22) et osa frapper la face auguste du Sauveur ; cette face qui aurait jadis éclipsé celle du soleil (Mt 17,2 fut souillée de la main d’un ignoble valet. A ce sanglant outrage d’autres succédèrent. La face de celui qui avec un peu de salive avait ouvert les yeux de l’aveugle-né (Jn 9,6) fut bientôt couverte de crachats. Ô peuple insensé ! Ô stupide nation ! Est-ce ainsi que tu reconnaît les bienfaits du Seigneur ? (32,6 DT) Entends-tu le Prophète qui, stupéfait de ton aveuglement, s’écrie avec douleur : Qui est-ce qui a cru à nos paroles ? (Is 53,1) Est-il en effet croyable qu’un Dieu, le Fils de Dieu, le bras du Seigneur (Ibid.) soit ici le jouet de cette ignoble valetaille ? Mais ici l’Esprit saint vient au secours de la foi chancelante de ceux qui veulent être sauvés, et fait parler le Prophète au nom du Christ : J’ai livré mon dos à ceux qui me frappaient. (Is 52,6)

Car ici il réalise les paroles que le Prophète lui avait mises dans la bouche : Je n’ai point soustrait mes joues ni ma face à l’infamie des crachats. (Is 50,6)

C’est ainsi que le Prophète fait parler le Christ lui-même. C’est comme s’il se fût dit à lui-même : Comment pourrais-je fortifier mes disciples contre la terreur des supplices jusqu’à préférer la mort, plutôt que de trahir la vérité, si je ne leur en donne pas moi-même l’exemple ? N’est-ce pas moi qui ai dit : Celui qui aime son âme, la perdra ? (Jn 12,25) Si je tiens à la vie, si je ne mets pas en pratique ce que j’ai enseigné, de quel profit seront pour les hommes les leçons que je suis venu leur donner ? Quoiqu’il fût Dieu, il laissa patiemment à la malice humaine épuiser sa rage sur son auguste personne, pour nous apprendre à tout souffrir de la part des hommes pour sa gloire, comme il avait tout souffert pour nous.

Remarquez que toutes ces circonstances ont été décrites par les prophètes avec une très grande précision. Leurs témoignages sont aussi nombreux que positifs. Mais le temps, comme je vous l’ai dit, ne me permet pas de les passer tous en revue. Celui qui voudrait en faire la recherche exacte, verrait qu’il n’est aucune action, aucune circonstance de la vie du Sauveur qui n’ait ses preuves dans les livres de l’Ancien Testament.

 

XIV. Il est amené devant Pilate

Jésus Christ fut conduit lié de Caïphe à Pilate. (Mt 27,2) Le Prophète n’a-t-il pas dit ? Ils le lièrent, l’emmenèrent, et en firent un présent au roi de Jarim. (Osée 10,6) Mais, dira peut-être quelqu’un de ces esprits récalcitrants, Pilate n’était pas roi. Sans nous occuper d’autres objections qu’on peut faire encore, nous lui dirons : Prenez et lisez l’Évangile : Pilate ayant appris que Jésus était de la Galilée, le renvoya à Hérode. (Luc 23,6-7) Or, Hérode était roi et habitait Jérusalem. Remarquez l’exactitude du Prophète, lorsqu’il dit : En firent un présent. C’est en effet dès ce jour que Pilate et Hérode qui jusque-là s’étaient haïs cordialement, se réconcilièrent. (Ibid. 12) Et Jésus devint le gage de leur réconciliation. Car il convenait que celui qui devait réconcilier le ciel avec la terre, (Col 1,20) commençât par établir la paix entre ceux qui devaient le condamner, puisqu’il était le Seigneur qui change les cœurs des rois de la terre. (Job 12,24)

Le Prophète vous donne donc ici un témoignage certain et authentique.

 

XV. Ingratitude des Juifs

Admirez maintenant les circonstances qui vont accompagner le jugement du Sauveur. Il se laisse conduire ou plutôt porter par des soldats. (Mt 27,11) Pilate est assis sur son siège pour le juger, et celui qui est assis à la droite de Dieu (Ps 109,1) était debout en qualité de criminel. (Mt 27,11) C’est ce même peuple qu’il a tiré de l’Égypte, qu’il a arraché à mille périls, qui pousse ces cris forcenés : Ôtez, Ôtez-le, crucifiez-le. (Jn 19,15) Dites-moi, Juifs, quel est le motif de votre rage ? Est-ce parce qu’il a rendu la vue à vos aveugles ? Est-ce parce qu’il a redressé vos boiteux ; parce que tous ses pas au milieu de vous ont été marqués par des bienfaits ? Je vous le demande avec le Prophète : Contre qui votre bouche s’est-elle ouverte, contre qui avez-vous proféré d’exécrables blasphèmes ? (Is 57,4) Ah ! laissons le Seigneur répondre par la bouche de ses Prophètes : Mon héritage a été à mon égard comme un lion dans la forêt : il a jeté de grands cris contre moi. C’est pourquoi il est devenu l’objet de ma haine. (Jer 12,8) Ce n’est pas moi qui ai rejeté mon peuple, c’est lui qui m’a repoussé.

C’est pourquoi je dis : J’ai abandonné ma maison. (Ibid. 7)

 

XVI. Jésus garde le silence devant ses juges

En présence de ses juges, Jésus se taisait, au point d’exciter la compassion de Pilate qui ne put se retenir, et lui dit : Vous n’entendez donc pas ce dont on vous accuse ? (Mt 27,13) Ce n’est pas que Pilate prit un grand intérêt à l’accusé, car il ne le connaissait pas ; c’est qu’il était intimidé par un songe qui avait fatigué son épouse, et dont elle venait de lui donner avis. Mais Jésus continua de garder le silence, ainsi que le psalmiste l’avait prédit : Je suis devenu comme un homme qui n’entend pas, et qui n’a point de langue pour répliquer. (Ps 37,15) Je n’entendais pas plus qu’un sourd, et ne parlais plus qu’un muet. (Ibid. 14) Je n’en dis pas davantage. Car vous n’avez pas oublié ce qui vous en a déjà été dit.

 

XVII. Il est un objet de dérision. Mystère profond.

Abandonné dans le prétoire à la garde des soldats, le Maître devint le jouet des valets. Voilà Dieu lui-même qui est bafoué par une vile soldatesque ; voilà le maître du tonnerre qui est l’objet de ses dérisions. Triste circonstance dont le Prophète avait été témoin : Ils m’ont vu, et ils ont hoché la tête. (Ps 108,25) Il est Roi, il est le Roi des rois ; et sa royauté sera le sujet de leurs railleries. Ils se jouent de lui, mais ils fléchissent le genou devant lui. (Mt 27,29) Un vieux manteau de pourpre, un mauvais roseau, une couronne d’épines, seront les ridicules insignes de sa royauté. Puis, après l’avoir travesti en monarque de théâtre, ils fléchiront les genoux devant lui, et le crucifieront ensuite. Sa couronne est d’épines ! … Et qu’importe à la vérité ? C’est aux soldats à proclamer le roi ; il fallait donc que Jésus Christ fût symboliquement couronné par la soldatesque. C’est ce que l’Esprit saint avait prévu au livre des Cantiques : Sortez, voyez, filles de Sion, le Roi Salomon, la tête ceinte du diadème dont sa mère l’a ornée le jour de ses noces. (Cant 3,11) La couronne était le signe typique ou mystérieux de la rédemption des pécheurs, de l’abrogation de l’arrêt de malédiction porté contre le genre humain.

 

XVIII. Dans les instruments de sa passion il anéantit toutes les anciennes malédictions

C’est dans la personne d’Adam que sa postérité fut condamnée et maudite. La terre sera maudite dans tes œuvres ; elle te produira des ronces et des épines. (Gen 3,17-18) C’est pour déchirer et anéantir ce funeste arrêt que le Sauveur accepta la couronne d’épines ; c’est pour rendre à la terre sa bénédiction primitive et l’affranchir des malédictions portées contre elle, qu’il prit sa sépulture au sein de la terre.

C’est au moment même que nos pères eurent péché, qu’ils dépouillèrent le figuier de ses feuilles, pour s’en couvrir et cacher leur nudité ; et c’est le figuier qui devint la clôture des miracles du Sauveur ; c’est sur le figuier, qu’il opéra sa dernière œuvre de toute-puissance. Car c’est en allant à Jérusalem, pour y consommer son sacrifice, qu’il maudit le figuier, non pas l’espèce en général, mais celui-là seul qu’il rencontra, en disant : Personne désormais ne mangera de ton fruit. (Mc 11,14) C’est ainsi que fut levée la malédiction. Comme c’était au printemps que nos pères se couvrirent de feuilles de figuier, c’est aussi dans la même saison où l’on ne trouve point de fruits sur cet arbre, que Jésus Christ passa. Ignorait-il qu’en cette saison le figuier est stérile ? Non certes ; ce ne fut donc pas l’espoir de cueillir des figues, qui l’amena vers cet arbre.

Il cherchait ce qu’il savait ne pas trouver. Mais c’est que, comme dans le figuier, les feuilles seules étaient le signe mystérieux de la malédiction qui pesait sur nous, c’est sur elles seules que tomba celle de Jésus Christ.

 

XIX. Le bois répare le mal que le bois avait produit. Les Prophètes avaient prédit le supplice de la croix. Le pain dans la bouche des Prophètes est la figure du corps de Jésus-Christ

En abordant ce qui se passa dans le paradis terrestre, j’ai été frappé de la vérité des figures. C’est dans un verger, c’est dans un jardin qu’on appelle paradis, que s’effectua la chute de l’homme ; c’est dans un verger que s’opéra la restauration de l’homme. C’est un arbre qui donna la mort à l’homme ; c’est un arbre qui lui rendra la vie. C’est dans l’après-midi, sur le déclin du jour, pendant que le Seigneur se promenait, qu’Adam et Ève se cachèrent ; c’est dans l’après-midi, que le Seigneur fit entrer le bon larron dans son paradis.

Oh ! dira-t-on, c’est un rapprochement plus ingénieux que solide. Montrez-moi le bois de la croix vu et prédit par les prophètes ; sans cela je ne croirai pas.

Fort bien ; alors prenez et ouvrez Jérémie, et vous serez bientôt convaincu. Pour moi, j’étais comme un innocent agneau qu’on mène à l’autel pour être sacrifie. Et ne le savais-je pas ? (Jer 11,19) (Car ce dernier mot doit être lu avec interrogation) Et rapprochez les paroles du Prophète de celles du Sauveur : Vous savez que la Pâque va se faire dans deux jours, et le fils de l’homme sera livré pour être crucifié. (Mt 26,2) L’ignorait-il ? Pour moi comme un agneau innocent, qu’on mène à l’autel pour être sacrifié ; et ne le savais-je pas ? De quel agneau parle le Prophète ? C’est Jean-Baptiste qui vous le fera connaître dans ce peu de mots : Voici l’agneau de Dieu qui efface les péchés du monde. (Jn 1,29) Un autre prophète ajoute : Ils ont formé sur moi de mauvais projets. (Jer 2,19) Or, celui qui peut pénétrer les mauvaises pensées des hommes, en peut-il ignorer le résultat ? Quels étaient leurs projets ? Venez, jetons du bois sur son pain. Or, mon cher auditeur, si Dieu daigne vous initier à tous ses mystères, vous saurez un jour que le pain, la nourriture de l’homme, était chez les Évangélistes le type du corps de Jésus Christ : Venez, jetons du bois sur son pain, et exterminons-le de la terre des vivants.

Insensés ! Est-ce que celui qui est la vie même peut être anéanti ? Vos efforts sont inutiles ! Et son nom sera effacé de la mémoire des hommes. (Ibid.) Tentatives, projets tout aussi inutiles que stupides ! Le soleil perdra sa lumière, avant que son nom soit effacé dans l’Église. (Ps 71,17)

Au reste, la VIE que les Juifs ont suspendue sur l’arbre de la croix, fut pour Moïse lui-même le sujet d’une funeste prophétie qu’il adressa à sa nation en ces termes : Votre VIE (votre Sauveur) sera constamment pendue sous vos yeux, vous tremblerez nuit et jour, et vous ne croirez pas à votre VIE. (28,66 DT) C’est à cette stupide obstination que fait allusion le Prophète dont nous avons fait lecture, lorsqu’il dit : Qui est-ce qui a cru à nos paroles ? (Is 53,1)

 

XX. Diverses figures dans l’Ancien Testament, qui prédisent le mystère de la croix

Moïse ne se contenta pas de cela ; il mit sous les yeux de son peuple l’image typique de Jésus crucifié, lorsqu’il fit élever sur une croix un serpent d’airain qui guérissait tous ceux qui avaient été piqués par des serpents et qui portaient avec confiance leur regard sur lui. (Nom 21,9) Quoi ! Un serpent de métal attaché sur une croix, sera un moyen de salut ? Et l’aspect du Fils de Dieu incarné et crucifié, sera sans efficacité quelconque ? (Jn 12,32)

Partout le bois est le symbole du salut. Car c’est une arche faite de bois qui sauva Noé et sa famille ; c’est avec une baguette que Moise frappa la mer de terreur, et la fit reculer d’effroi. (Ex 14,16) Et la croix n’aura pas autant de vertu que la verge de Moïse ? Je passe sous silence plusieurs autres types. C’est avec du bois que Moise dans le désert d’Ethan fit perdre aux eaux leur amertume. (Ex 15,25) C’est sur le bois que l’eau jaillit du côté de Jésus Christ crucifié. (Jn 19,34)


 

Œuvres complètes de Saint Cyrille, patriarche de Jérusalem, traduites du grec sur l’édition du père Touttée, de 1727, avec des notes historiques et critiques par M. Ant. Faivre, tome second, pp. 1-46, chez J. B. Pélagaud et Cie, Imprimeurs-Libraires, Lyon, 1844

 

Texte disponible également en version numérique [pdf] sur le site des Vrais chrétiens orthodoxes francophones

 


 

 

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