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Saint Cyrille de Jérusalem sur ces mots : « Il a été crucifié et enseveli » III / IV

4 mai 2021

XXI. Mystères du sang et de l’eau sortis du Cœur de Jésus

 

C’est par le sang et par l’eau que Moïse commença ses prodiges, et c’est par le sang et par l’eau que Jésus Christ termina sa vie merveilleuse. Moïse débuta par changer les eaux du Nil en sang (Ex 7,20) et Jésus sur la croix fit jaillir de son côté de l’eau et du sang, peut-être, pour expier le crime de celui qui l’avait jugé, et celui de ceux qui avaient provoqué par leurs vociférations son arrêt de mort, ou bien, pour le salut de ceux qui croiraient et la perte de ceux qui ne croiraient pas.
 

 

Car, lorsque Pilate disait : Je suis innocent et se lavait les mains dans l’eau, les Juifs, de leur côté, criaient : Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants. (Mt 27,24-25) Or, le sang et l’eau jaillirent de la même blessure, l’eau peut-être pour Pilate, et le sang pour les Juifs qui vociféraient.

On peut encore donner un autre sens à ce fait typique : le sang était pour les juifs ; l’eau pour les chrétiens. Le sang était le type de condamnation de ces assassins judiciaires ; l’eau était le type de salut pour vous qui croyez. Rien dans cet événement à jamais mémorable ne fut l’effet d’un aveugle hasard. Nos pères, en commentant ce récit, lui ont encore attribué un autre motif. Comme il existe deux baptêmes d’une égale vertu, celui de l’eau, celui du sang, ainsi qu’il est dit dans l’Évangile ; l’un qui est conféré aux catéchumènes, l’autre que confère aux martyrs l’effusion de leur propre sang au temps des persécutions, le sang et l’eau sortirent du cœur de Jésus Christ. Le sang était la figure de celui de tant de généreux martyrs, qui devait renouveler la terre, et confirmer dans la foi ceux-là qui, dans l’eau, avaient été régénérés.

Pourquoi le côté de Jésus Christ fut-il la source merveilleuse de cette eau et de ce sang ? Comme la femme qui avait été tirée du côté d’Adam, avait été la cause du péché, Jésus Christ qui était venu pour réconcilier son Père avec les deux sexes, ouvrit son côté en faveur de la femme, pour effacer plus spécialement son péché.

 

XXII. Le signe de la croix doit précéder toutes les disputes qu’on entreprend avec les infidèles. Son efficacité.

Si nous voulions pousser plus loin nos recherches, nous pourrions vous apporter encore d’autres raisons ; mais ce que nous venons de dire doit au reste vous suffire. D’ailleurs le temps ne nous permet pas de nous étendre davantage là-dessus, et nous avons à craindre de fatiguer notre auditoire, quoiqu’il ne dût pas lui être pénible d’entendre parler de Jésus couronné, surtout ici, sur celle montagne trois fois sainte, le Golgotha. Ailleurs on entend, et on ne voit pas ; mais ici nous voyons, nous touchons et nous entendons. Et personne, j’espère, ne doit se lasser.

Armez-vous contre les ennemis de la croix ; faites-en le trophée de votre foi contre les infidèles. Et lorsque vous aurez à la défendre contre eux, commencez par en marquer votre front ; et votre adversaire sera réduit au silence. Ah ! n’ayez pas honte de confesser la croix de Jésus Christ, tandis que les anges eux-mêmes la glorifient, la proclament et disent : Nous savons qui vous cherchez, c’est Jésus crucifié. (Mt 28,5) Ange du Seigneur, ne pouviez-vous pas dire : Je sais qui vous chercher, c’est Jésus ; c’est notre Seigneur ? Pourquoi dites-vous avec une espèce d’orgueil, Jésus crucifié ? C’est que la croix, loin d’être un sujet de honte et d’opprobre, était devenue un trône et une couronne.

 

XXIII. En temps de paix comme en temps de persécution, la croix doit être le signe du chrétien. Explication du mot Golgotha

Mais revenons aux démonstrations que doivent nous fournir les Prophètes. Notre Seigneur Jésus Christ a été crucifié. Vous en êtes convaincus ; vous en avez entendu les preuves ; vous êtes sur les lieux… (Acclamation de l’auditoire…) Vous le proclamez aujourd’hui à haute voix. Prenez garde de broncher au jour de la persécution. Ce n’est pas au temps de paix seulement, qu’il faut triompher avec le crucifié ; c’est au jour des tempêtes, c’est au milieu des persécutions, qu’il faudra lui conserver votre foi. Malheur à vous ! si vous n’êtes ami de Jésus Christ que dans les temps de prospérité, pour redevenir son ennemi en temps de guerre. Vous recevez maintenant la rémission de vos péchés, et les dons magnifiques du saint Esprit. C’est à ce prix que vous allez être enrôlé dans la milice de Jésus Christ ; vous serez désormais à sa solde ; mais lorsque la trompette guerrière sonnera, lorsque l’heure des tempêtes arrivera, ah ! souvenez-vous de l’étendard sous lequel vous avez juré, et sachez combattre généreusement et vaillamment pour votre Roi. Quoi ! Jésus qui n’avait jamais péché, a donné sa vie pour vous qui êtes couvert de crimes, et vous hésiteriez d’être crucifié pour celui qui fut ici même crucifié pour vous ! Ce n’est pas vous qui lui avez donné le premier gage d’affection ; c’est vous, au contraire, qui d’abord l’avez reçu de lui ; c’est donc à vous à payer de reconnaissance. C’est ici, c’est sur le Golgotha, que celui qui fut crucifié pour vous, attend le tribut de votre foi et de votre gratitude.

Golgotha signifie tête ou crâne d’homme. (De là le mot de Calvaire) Par qui ce nom futil donné prophétiquement à cette montagne sur laquelle Jésus Christ, vraie tête, vrai chef, porta sa croix ? C’est, comme dit l’Apôtre, celui qui est l’image du Dieu invisible (Col 1,15) qui est lui-même le chef du corps de l’Église (Ibid. 18) le chef de tout homme (I Cor 11,3) le chef de toute principauté et de toute puissance (Col 2,10) : c’est ce chef qui a été lui-même crucifié, sur ce lieu appelé : chef, tête. Ô nom merveilleusement prophétique ! Vous devez presque y trouver une instruction complète. Il vous rappelle non seulement l’idée d’un homme crucifié, mais encore celle du chef de toute puissance qui a été ici attaché à la croix, et qui a lui-même Dieu le père pour chef. Car l’homme a pour chef le Christ, et Dieu est le chef du Christ. (I Cor 11,3)

 

XXIV. Les ténèbres à la mort du Sauveur

Le Christ a donc été crucifié pour nous. C’est la nuit qu’il a été mis en jugement ; il faisait froid ; (Jn 18,18) des foyers étaient allumés pour tempérer la rigueur de la saison. C’est à la troisième heure du jour qu’il fut attaché sur la croix. (Mc 15,25) A la sixième heure les ténèbres se répandirent sur la terre jusqu’à la neuvième heure puis la lumière reprit son cours. (Mt 27,45) Toutes ces circonstances ont-elles été prévues, prédites, et écrites longtemps d’avance ? Interrogeons les prophètes : d’abord Zacharie. En ce jour il n’y aura point de lumière, mais du froid, mais de la gelée pendant tout un jour. (Za 14,6) En effet il faisait froid ; car Pierre se chauffait près d’un brasier. (Jn 18,18) Et ce jour-là sera connu du Seigneur. (Za 14,1) Quoi ! Est-ce que le Seigneur ne connait pas les autres jours ? Depuis tant de siècles voilà bien des jours qui se sont écoulés. Mais ce jour de patience que le Seigneur a fait, est un jour qui et connu de lui ; et il ne sera ni jour ni nuit. Quelle énigme le Prophète nous donne-til ? Ce jour ne sera ni jour ni nuit ; quel nom lui donnerons-nous ? l’Évangéliste va nous l’expliquer. Ce n’était pas un jour ; car un jour se compose de la présence du soleil sur l’horizon depuis son lever jusqu’à son coucher. Or, depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième (depuis midi jusqu’à trois heures) les ténèbres avaient couvert la terre ; et Dieu a donné aux ténèbres le nom de nuit. C’est pourquoi ce n’était ni un jour, parce qu’il n’était pas complet, ni une nuit, parce que le soleil reprit sa course accoutumée. Circonstance qui n’a pas échappé au Prophète, puisqu’il vous dit : Sur le soir la lumière reparaîtra. (Za 14,1) Remarquez le ton d’assurance qui règne dans la prophétie, rapprochez-le de ce ton simple et modeste de vérité qui caractérise l’historien.

 

XXV. Jésus a été crucifié dans le temps des Azymes

Vous demanderez encore que je vous précise l’heure à laquelle cette éclipse a eu lieu ; si c’est à la cinquième heure, à la huitième, ou à la dixième heure. Prophète, répondez aux Juifs incrédules. Dites-leur le moment où le soleil s’est couché ? À cette question le prophète Amos répond et dit : En ce jour, dit le Seigneur Dieu, le soleil se couchera à midi. (Amos 8,9) C’est donc à midi que le soleil a fait place aux ténèbres. (Mt 27,45) Et la lumière s’obscurcira en ce jour sur la terre. (Amos ibid.) Le même Prophète va encore leur préciser le temps et même le jour : Je changerai vos solennités en deuil. (Ibid. 10) Or, c’était dans les azymes, dans la solennité de Pâque ; puis il ajoute : Je ferai de leur solennité un deuil, comme celui d’un fils unique, et ce sera un jour de douleur pour ceux qui étaient avec lui. (Ibid.)

Or, ce jour des azymes, ce grand jour de fête, ce jour solennel fut un jour de lamentations et de larmes pour leurs femmes (Lc 23,27) et les apôtres dans leur retraite, s’abandonnèrent aux excès de la douleur. En vérité tout est admirable dans cette prophétie.

 

XXVI. Ses vêtements sont partagés

Mais si à tous ces signes, quelque récalcitrant voulait que j’en ajoutasse un autre plus sensible, encore plus palpable, je l’aurais bientôt produit. Quel est-il ? Le voici : Jésus crucifié n’avait qu’une tunique et une robe. Les soldats firent de sa robe quatre parts. Mais sa tunique resta intacte, parce que les morceaux ne pouvaient servir à personne. Les soldats la tirèrent au sort. Ainsi ils se partagèrent sa robe, et sa tunique fut dévolue à celui que le dé favorisa.

Toutes ces circonstances ne sont-elles pas, consignées dans les écrits des prophètes ? Elles sont connues des chantres attachés à cette Église, qui ont été choisis pour, à l’imitation des chœurs angéliques, faire retentir, sans interruption, les voûtes de ce temple, des louanges du Seigneur, qui, dis-je, répètent sur ce saint Golgotha ce que le Psalmiste avait écrit : Ils ont partagé entre eux mes vêtements, et ont jeté le sort sur ma tunique. (Ps 21,19) Voilà donc ce coup de dé que les soldats devaient jeter et ont jeté en effet, qui est présent aux yeux du Psalmiste.

 

XXVII. Sa robe est couleur de pourpre

Poursuivons : Lorsque Jésus comparut devant Pilate, il était revêtu d’un manteau rouge ou pourpre, dont les Juifs l’avaient couvert en le livrant aux dérisions et aux huées d’une vile populace. (Mt 27,28) C’est encore une circonstance qui n’a pas échappé à l’œil prophétique d’Isaïe. Qui est-ce, dit-il, celui qui vient à nous de l’Idumée revêtu d’une robe rouge de Bosor ? (C’est comme s’il eût dit : Qui est-ce qui est ainsi vêtu de pourpre, par dérision ? Car le mot Bosor en hébreu présente à peu près ce sens) D’où vient que sa robe, sa tunique, sont pourprées comme celle d’un homme qui vient de fouler et de presser de la vendange ? (Is 65,1-2) A cette question le Prophète répond lui-même et, dit : C’est moi qui ai pendant tout le jour étendu mes mains vers ce peuple incrédule et rebelle. (Ibid.)

 

XXVIII. Golgotha est le milieu de la terre. Pourquoi Jésus-Christ eut-il les bras étendus sur la croix

C’est sur la croix, en effet, qu’il étendit les bras pour embrasser les bornes de la terre. Car le Golgotha est le centre du monde, et ce n’est pas moi qui vous le dis ; c’est le Roi-Prophète : Il a opéré le salut des hommes au milieu de la terre. (Ps 73,12) Celui qui de ses mains divines avait jeté sur nos têtes la voûte céleste (Ps 32,6) étend ici ses bras de chair. Ces mains furent fixées sur la croix avec des clous, pour que l’humanité qui s’était chargée des péchés des hommes, étant ainsi clouée et mourant dans cet état, le péché mourût avec elle, et pour que nous pussions ressusciter dans la justice.

De même que par le fait d’un seul homme la mort était entrée dans le monde, il fallait aussi que la vie y rentrât par un seul homme, mais un homme qui fût un Dieu, qui fût un Sauveur, qui daignât mourir volontairement (Rom 5,12 ; 1 Cor 15,21) Rappelez-vous ce qu’il a dit : J’ai le pouvoir de quitter la vie, et j’ai le pouvoir de la reprendre. (Jn 10,18)

 

XXIX. Que signifie cette soif du Sauveur que les Juifs s’empressent d’éteindre. Les Prophètes ont passé de la Synagogue à l’Église

C’est donc pour le salut de tous qu’il est venu épuiser la méchanceté de l’homme, et son peuple chéri n’a reconnu ses bienfaits que par des outrages.

Cloué sur le bois de la croix Jésus s’écrie : J’ai soif. (Jn 19,28) Celui à la voix duquel les rochers avaient versé des torrents d’eau, demande du fruit de la vigne qu’il a plantée. Mais quelle vigne ! Est-ce ce plant de franche nature dont il avait confié la culture aux saints patriarches ? Non, car leur vigne est de Sodome et du plant de Gomorrhe (Dt 32,32) ; et c’est de cette vigne qu’ils lui feront boire le fruit. Le Maître du monde a soif, et ils lui présenteront au bout d’un bâton une éponge trempée de vinaigre. (Jn 19,29) Voilà ce qu’avait prédit le Prophète : Ils m’ont donné du fiel pour nourriture, et du vinaigre pour étancher ma soif. (Ps 68,22) Mais voyez jusqu’où se porte l’œil perçant du Psalmiste. Sous quelle forme lui offrirent-ils le fiel ? L’Évangéliste vous dit : Ils lui donnèrent du vin mêlé de myrrhe. (Mc 15,23) Or, la myrrhe est d’une amertume égale à celle du fiel. Voilà donc le tribut d’hommage que vous rendez à votre Seigneur, voilà le fruit que celte vigne chérie apporte à celui qui l’a plantée ; c’est donc à juste titre qu’Isaïe déplorait le sort de ce peuple corrompu sous la figure d’une vigne stérile : Mon bien-aimé a eu une vigne plantée sur un lieu élevé, gras et fertile, et pour abréger : J’ai attendu qu’elle portât du fruit. J’ai eu soif de ce vin. Mais elle n’a produit que des épines. Car vous voyez de quelle couronne ils m’ont ceint le front. Que ferai-je donc désormais ? Je commanderai aux nuées de se détourner et de ne plus verser sur cette vigne leurs eaux bienfaisantes. (Is 5.2)

En effet, les nuées, c’est-à-dire, les prophètes se sont détournés de dessus cette nation criminelle ; on ne les rencontre plus que dans l’Église, comme l’a dit l’apôtre saint Paul. Pour ce qui est des Prophètes, qu’il n’y en ait pas plus de deux ou trois qui parlent, et que les autres jugent. (I Cor 14,29) Et ailleurs : Celui qui est descendu et qui est monté au plus haut des cieux, a donné à son Église quelques-uns pour être apôtres, d’autres pour être prophètes, etc. (Ep 4,10-11)

Agabus était prophète lorsqu’il se lia les mains, pour prédire à Paul le sort qui l’attendait à Jérusalem. (Ac 21,10-11)

 

XXX. Prophéties concernant les deux larrons

Voici ce que les prophètes ont dit des deux larrons au milieu desquels Jésus Christ fut crucifié : Il fut confondu avec les scélérats. (Is 53,12) Les deux hommes qui furent crucifiés à ses côtés étaient en effet deux scélérats. Mais un d’eux ne mourut pas dans le crime ; l’autre au contraire y persista jusqu’à la mort. Privé de la liberté de ses mains, il lançait de sa bouche impure des torrents de blasphèmes, à l’imitation de cette fourbe de Juifs qui, en hochant la tête, insultaient à Jésus Christ, prenant à tâche, pour ainsi dire, de réaliser ces paroles du Prophète : Ils me regardèrent et secouèrent la tête de mépris. (Ps 108,25) L’un de ces voleurs rivalisait d’outrages avec cette populace frénétique ; l’autre au contraire reprochait à son compagnon d’infortune son aveuglement et sa fureur. Il n’avait plus que quelques instants de vie, qui furent ceux d’une conversion sincère. C’est ainsi que mourant il reçut la vie, et fut, le premier qui entra en possession de l’heureuse immortalité. Après avoir adressé à son compagnon des réprimandes pleines de charité, il se tourna vers le Sauveur, et ne lui dit que ces deux mots pleins de foi et de ferveur : Souvenez-vous de moi, Seigneur. (Luc 23,42) Car c’est moi qui en cette dernière extrémité m’adresse à vous. Abandonnez celui-là dont les yeux de l’âme sont irrévocablement fermés à la lumière. Mais, Seigneur, souvenez-vous de moi, et non de mes œuvres ; car c’est ce que je redoute. Tout homme s’attache volontiers à son compagnon de voyage, c’est avec vous que je fais celui de l’éternité. Ne m’abandonnez pas sur cette pénible route, souvenez-vous de votre compagnon, je ne dis pas maintenant, mais lorsque vous serez entré en possession de votre royaume. (Ibid.)

 

La Crucifixion, XIIe siècle.

 


 

Œuvres complètes de Saint Cyrille, patriarche de Jérusalem, traduites du grec sur l’édition du père Touttée, de 1727, avec des notes historiques et critiques par M. Ant. Faivre, tome second, pp. 1-46, chez J. B. Pélagaud et Cie, Imprimeurs-Libraires, Lyon, 1844

 

Texte disponible également en version numérique [pdf] sur le site des Vrais chrétiens orthodoxes francophones

 


 

 

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