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Le périple de l’ermite qui s’appliquait à recopier les livres de Pères

23 janvier 2021

En approchant des monts Mochenski sur lesquels se trouvait l’un des monastères ci-dessus mentionnés, dans un village au pied de la montagne, nous tombâmes sur un hiéromoine. Je restai avec lui, tandis que mes compagnons poursuivaient leur chemin. Je me reposai quelques jours dans ce village. Le hiéromoine me parla d’un certain ermite très vertueux, du nom d’Hésychius, qui vivait et menait la vie ascétique pour le salut de son âme sur une petite île du fleuve qui coulait au pied des monts.
 

 
Rien qu’à en entendre parler, mon cœur fut embrasé d’un ardent désir non seulement de faire sa connaissance, mais, s’il était possible, de vivre avec lui. Je priai donc instamment le hiéromoine de me conduire chez lui et il y consentit. Il m’accompagna chez cet ermite, qui nous reçut avec une grande affabilité. Le hiéromoine, après s’être reposé de la fatigue du voyage, s’en retourna, me laissant avec l’ermite. Les quelques jours que je passai là se révélèrent d’un grand profit pour mon âme.

 
Ce véritable serviteur du Christ, exécutant exemplaire de ses commandements, nourrissait un grand zèle et un amour indicible pour la Parole de Dieu et pour les enseignements de nos Pères théophores. Pour son progrès spirituel, il s’appliquait avec soin à recopier les livres des Pères.
 
Un fait peut montrer quel était son zèle à cet égard.
 
Une fois, il vint à savoir qu’un certain livre des Pères, très utile mais très difficile à se procurer, se trouvait dans un monastère du diocèse de Tchernigov, mais loin de la ville de Tchernigov, dans les montagnes. Promptement, il se rendit à ce monastère et, avec des prières instantes et répétées, demanda au supérieur et à l’assemblée de la communauté de vouloir bien lui prêter ce livre pour le copier. Grâce à sa ferveur et avec l’aide de Dieu, il put l’obtenir. Il revint alors à sa cellule, le copia en toute hâte, puis le rapporta au monastère en remerciant le supérieur et la communauté de la bienveillance qu’ils lui avaient témoignée. Revenu de nouveau à sa cellule, plein de joie il glorifia Dieu de lui avoir permis d’obtenir un tel trésor spirituel. Il ne s’était nullement soucié de ce que pour aller chercher, puis rapporter ce livre, il lui faudrait parcourir tout ce trajet qui, au total, s’élevait à près de 2000 kilomètres 1.
 
Son zèle pour la Parole de Dieu allait jusque-là !
 
Il s’était beaucoup fatigué la vue à ce travail de transcription des textes patristiques : maintenant, il pouvait tout juste écrire en lettres capitales.
 

 

Païssij VELITCHKOVSKIJ, Autobiographie d’un starets, pp. 121-122, Spiritualité orientale, no. 54, Abbaye de Bellefontaine, Bégrolles-en-Mauges, 1991

 


 

 


 

  1. 2000 verstes – la verste (en russe : верста, versta) est une ancienne mesure de longueur utilisée en Russie, valant (à partir du XVIIIe siècle) 1 066,8 mètres.

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