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Mémoire du saint prince-martyr CONSTANTIN BRANCOVEANU, de ses fils : CONSTANTIN, ÉTIENNE, RADU et MATTHIEU, et de son conseiller IANACHE VĂCĂRESCU [16 août]

9 avril 2021

Né en 1654, saint Constantin fut élevé par son oncle, Constantin Cantacuzène, et reçut une éducation raffinée. Le 29 octobre 1688, il fut élu, par l’assemblée des boyards, voïévode de Valachie qu’il gouverna pendant vingt-cinq ans, avec douceur et patience, se comportant en toute chose dans l’esprit de l’Évangile. Grâce à un habile jeu d’alliances diplomatiques, il réussit, malgré les pressions exercées par les Turcs, à élever son pays au rang des grandes puissances. Il fonda de nombreuses églises et plusieurs monastères en Valachie, et répandit ses largesses sur le reste du monde orthodoxe, notamment le Mont Athos.

Iconographe: Elena Murariu

En 1703, alors qu’il était malade, le prince Constantin fut convoqué auprès du sultan, à Andrinople, pour rendre compte de son incapacité à s’acquitter des impôts qui augmentaient sans cesse. Profitant de l’absence du prince, son plus proche collaborateur et commandant de son armée, Thomas Cantacuzène, passa au service des Russes. Cette trahison affligea profondément le prince et précipita sa perte. Accusé faussement d’entretenir des relations secrètes avec l’Autriche, la Russie et Venise, et de s’être approprié des terres en Transylvanie, au profit de sa famille, il fut arrêté, le Grand Mardi 1714, à Bucarest, sur ordre du sultan Ahmed III, qui était avide de s’emparer de ses richesses. Mais, à leur grand dépit, les hommes du sultan ne trouvèrent dans le palais qu’un peu d’argent. En disant adieu à ses proches, après avoir désigné son successeur, le prince Constantin, qui était alors âgé de soixante ans, déclara : « Si cette épreuve vient de Dieu à cause de mes péchés, que sa volonté soit faite. Mais s’il s’agit d’un effet de la méchanceté des hommes qui veulent ma perte, que Dieu pardonne à mes ennemis… ».

Iconographe: Elena Murariu

Amené à Constantinople avec toute sa famille et son fidèle conseiller et trésorier, Ianache Văcărescu, ils endurèrent toutes sortes de tortures et de mauvais traitements pendant quatre mois. Après avoir soumis le prince au supplice de la roue, on lui appliqua une couronne incandescente sur la tête, puis on lui enfonça des clous dans les mains et les pieds. Le juge proposa aux détenus d’avoir la vie sauve à la condition de se convertir à l’islam ; mais Constantin et ses enfants restèrent inébranlables dans leur confession de la vraie foi, et déclarèrent qu’ils étaient prêts à la mort. Condamnés à la peine capitale le jour de la Dormition, on les sortit de prison pour les conduire, pieds nus et vêtus d’une seule chemise, comme les derniers des malfaiteurs, jusqu’au lieu de l’exécution, près du palais du saraï, où se tenaient le sultan, son vizir et les ambassadeurs des grandes puissances européennes. Devant le cortège marchait le plus jeune fils du prince, Matthieu, âgé de douze ans. Les condamnés ayant été agenouillés en rang, le prince Constantin leur déclara : « Mes enfants, soyez courageux ! Nous avons tout perdu en ce monde. Sauvons au moins nos âmes, en lavant nos péchés dans notre sang… Voyez tout ce que le Christ a subi pour nous. Que votre foi glorieuse ne soit pas ébranlée en cette heure… » Les têtes des trois fils aînés et du conseiller du prince étant tombées, quand vint le tour de Matthieu, l’enfant prit peur et promit de devenir musulman. Son père réveilla aussitôt son courage en ces termes : « Il est préférable de mourir mille fois, plutôt que de trahir notre foi que personne ne pourra nous ravir. » L’enfant se raffermit alors et offrit doucement sa tête au glaive du bourreau, en disant : « Je veux mourir chrétien. Frappe ! »

Iconographe: Elena Murariu

Les corps des six martyrs furent jetés dans les eaux du Bosphore, tandis que leurs têtes étaient accrochées à des piques à l’entrée du Saraï. Après trois jours, elles furent jetées à la mer ; mais, sur ordre du patriarche, des chrétiens les récupérèrent et les déposèrent dans l’île de Halki. L’épouse du prince-martyr, Marika, et les autres membres de la famille, qui étaient restés en prison, échappèrent à la mort grâce à une énorme rançon versée par des chrétiens. Rentrée dans son pays après bien des péripéties, la princesse réussit à faire transférer à Bucarest les précieuses reliques de son époux et de ses enfants en 1720. Elles furent déposées dans l’église Saint-Georges-le-Nouveau, que le prince avait fondée.

Iconographe: Elena Murariu

 

Le Synaxaire. Vie de Saints de l’Église orthodoxe

Deuxième édition
par hiéromoine Macaire, monastère de Simonos Pétra au Mont Athos
Douzième volume [août], publié par les éditions Simonos Pétra

La vie du saint prince-martyr Constantin Brâncoveanu est publiée ici avec l’aimable autorisation de l’auteur

 

 

 

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