Fêtes de l'Église, Histoire, Iconographie, Orthodoxie

La fête de l’Entrée de la Mère de Dieu dans le temple

20 décembre 2019
Le ciel se réjouit et la terre avec lui, voyant le ciel spirituel, la seule Vierge immaculée s’avancer vers la maison de Dieu pour y être élevée saintement. Zacharie, dans son admiration, lui déclare: Porte du Seigneur, je t’ouvre les portes du Temple ; dans l’allégresse tu pourras le parcourir, car je sais et je crois que déjà parmi nous habite la délivrance d’Israël et de toi naîtra le Verbe de Dieu qui accorde au monde la grâce du salut.


A l’intérieur du Temple de Dieu prend place la Vierge toute-sainte, ce temple où Dieu se laisse limiter; des jeunes filles porteuses de lampes la précèdent; le vénérable couple de ses parents, Joachim et Anne, est transporté de joie pour avoir enfanté la Mère du Créateur: la Toute-pure, entrée joyeusement dans la demeure de Dieu et nourrie par la main d’un Ange, deviendra la Mère du Christ qui accorde au monde la grâce du salut.


En ce jour, fidèles en foules réunis, célébrons cette fête en l’Esprit et chantons pieusement la Vierge, divine enfant, la Mère de Dieu présentée au Temple du Seigneur, celle qui fut élue entre toutes les générations pour être la demeure du Christ, Roi de l’univers et suprême Dieu. Vierges, ouvrez la marche, portant vos lampes allumées en l’honneur de la Toujours-vierge qui s’avance majestueusement. Et vous, mères, déposez tout chagrin pour accompagner au milieu des chants joyeux celle qui devient la Mère de Dieu et procure au monde la Joie. Tous ensemble, avec allégresse crions l’angélique salutation à la Pleine de grâce qui intercède constamment pour le salut de nos âmes.
VÊPRES Apostiches, t.5

Le Spoutnik, nouveau Synecdimos, Diaconie Apostolique, 1997, Parma

 

L'Entrée de la Mère de Dieu dans le Temple

L’Entrée de la Mère de Dieu / Icône Slave

 

Et Yahweh me dit: «Ce portique sera fermé; il ne s’ouvrira point, et personne n’entrera par là, car Yahweh, le Dieu d’Israël, est entré par là; et il sera fermé».

Ezéchiel 44,2

 

 

SERMON À L’ÉNTRÉE DE LA MÈRE DE DIEU DANS LE TEMPLE

père Sofian Boghiu (†2002) / Pãrintele SOFIAN, p.299-306, Editura Bizantinã, București, 2007
traduction: hesychia.eu

 

Frères chrétiens,
Nous nous trouvons encore ce soir dans la belle et délicate célébration de l’Entrée de la Mère de Dieu dans le Temple. Et j’aimerais vous dire quelques mots à propos de cette belle fête.

La Mère de Dieu est née à Jérusalem, ce que nous savons par saint Jean Damascène qui était un grand et savant Saint-Père, qui a vécu au huitième siècle et a habité longtemps en Palestine. C’était un Syrien de Damas et il connaissait très bien l’histoire de tous les pères et de tous les saints de Terre Sainte et de tout le monde chrétien. Et il nous dit dans son livre Les exposés dogmatiques que la Sainte Vierge Marie est née à Jérusalem, à savoir sur le chemin où se trouvait la Porte des Brebis et où était Bethesda, un bassin miraculeux, [car] ceux qui plongeaient dans son eau étaient guéris de toutes les maladies, comme le dit saint Jean l’Évangéliste [Jn 5,1-8]. À cet endroit aujourd’hui se trouve une grande cathédrale, élevée par les croisés et un monastère, et dans une cellule se trouve le petit lit de la Mère de Dieu. Et à cet endroit est née la Mère de Dieu.

Ses parents, Saints Joachim et Anne étaient des personnes connues. Saint-Joachim était un descendant de David, il appartenait donc à la famille royale. Sainte-Anne était issue de la tribu d’Aaron, le grand prêtre, frère de Moïse le prophète. Ils étaient donc tous deux d’une noble lignée, mais plus pauvres, comme c’était le cas à l’époque. Et ils ont vécu de nombreuses années de leur vie et n’avaient pas d’enfants. Vous connaissez la situation, l’état de ceux qui n’avaient pas d’enfants dans le peuple juif avant la naissance du Christ Sauveur. Et à cause de leur condition, vous savez ce qui est arrivé aux parents de la Sainte Vierge, même de la part de leurs amis, mais, afin de vous en parler de manière plus concise, je vais vous lire un peu du Saint hiérarque Anthime d’Iviron.

Ainsi écrit St Anthime d’Iviron :

« Dans les temps anciens, c’était une coutume parmi les Juifs, que ceux qui ne faisaient pas de nourrisson étaient ridiculisés et détestés de tous, même s’ils appartenaient à une famille riche et noble ; et quand il apportait ses offrandes à l’église» — au Temple — «le prêtre les recevait après tous les autres, et il restait dans l’église plus bas que les autres, et personne ne participait à son repas, mais le considérait tous comme méprisé par Dieu.» Et il continue: « Joachim et Anne, étant stériles, arrivèrent dans une grande célébration organisée par les Juifs, par ignorance et sans tromperie, en tant que gens riches et de famille royale qu’ils étaient, ils apportèrent leurs cadeaux avant les autres dans l’église », dans le Temple. « Et quand le prêtre les a vu, il les a confrontés et réprimandés, et les a fait sortir de l’église remplis de honte et méprisés, avec les offrandes qu’ils avaient apportées. (Pensez à la tristesse et au désarroi de ces personnes issues de familles si nobles ?) Mais eux, les bénis de Dieu, ils ont reçu l’affrontement et la méprise du prêtre avec beaucoup d’humilité et, inclinant leurs têtes, sont partis en pleurant amèrement vers leur maison, sans rien dire à personne ».

Et il fait un commentaire, le bienheureux Anthime:

«Et maintenant, aucun prêtre ni hiérarque ne doit contrarier quelqu’un, non pas pour ne pas avoir de nourrisson, mais parce qu’il fait le mal et des choses tordues, car il est coupable de mort. Et malgré le chagrin que Joachim et Anne portaient dans leurs cœurs, à cause des injures et mépris des autres à cause de leur stérilité, ils imploraient toujours avec des larmes issues de profondeurs de leur cœur le Maître de la Nature d’avoir pitié d’eux et délier leur stérilité afin que son ventre puisse porter fruit ; cela non pas seulement pour que les enfants commémorent leur souvenir, comme les gens de notre temps le souhaitent, ou pour hériter leurs biens, mais seulement avec l’intention d’offrir l’enfant à Dieu».

 

Entrée de la Mère de Dieu

Entrée de la Mère de Dieu dans le temple, Karyès, Mont Athos, XIIIe siècle

Tels étaient la pensée et le désir de ces pieux parents. Et nous savons du récit de leurs vies que les bienheureux parents de la Mère de Dieu ont prié avec ardeur. Sainte-Anne priait dans son jardin et Joachim s’est rendu quelque part près du Jourdain et s’est choisi une grotte. Il a prié dans cette grotte avec beaucoup d’ardeur, beaucoup de douleur et beaucoup de larmes. Et il a reçu la nouvelle de Dieu, par l’intermédiaire de l’ange, de rentrer chez lui, car ils auront un enfant offert par Dieu. La grotte où Saint-Joachim a prié se trouve encore aujourd’hui dans la vallée du Jourdain, près du ruisseau de Kerité et dans cette grotte, huit cents ans plus tôt, le prophète Élie est passé, en descendant du nord de la Terre Sainte. Il y resta un temps, fut nourri par des corbeaux, avec du pain et une cruche d’eau, puis Élie est parti plus au sud, jusqu’au Sinaï. Ainsi, dans la grotte où s’est trouvé saint Élie, ce saint Joachim est également venu prier pour son chagrin, pour la souffrance de ne pas avoir d’enfants, afin qu’ils soient bénis. Et ils eurent une enfant, la Sainte Mère. Et il a promis à Dieu que ce saint enfant serait offerte à Dieu, dédié à Dieu. Et ils ont tenu parole.

Comme je vous l’ai dit, les saints parents avaient une maison à Jérusalem, où est née la Mère de Dieu, mais ils avaient aussi une maison à Nazareth. Au milieu de Nazareth se trouve aujourd’hui une grande cathédrale, de l’Annonciation, car toutes les églises de cette ville, de Nazareth, sont dédiées à la Vierge Marie, à l’Annonciation. Au centre de Nazareth se trouve une grande église, une cathédrale catholique, construite sur le site de la maison de la Sainte-Famille (le vieux Joseph et la Sainte Vierge Marie) […]. Une maison pauvre et humble. Mais après la naissance de l’enfant à Jérusalem, les parents s’installèrent à Nazareth, car Nazareth était un endroit paisible. Jésus lui-même a grandi à Nazareth. Jérusalem était une ville très agitée, avec de nombreuses intrigues, de même que les capitales des temps anciens, peut-être même aujourd’hui. Mais Nazareth était une ville tranquille et c’est là que les parents sont venus avec la Mère de Dieu, et elle a grandi là-bas, dans cette humble maison.

Et quand l’enfant eut trois ans, ils sont partis pour l’offrir à Dieu à Jérusalem. Il y a environ cent kilomètres de Nazareth à Jérusalem. Ils ont fait ce voyage à pied pendant trois jours, mais pas seuls, avec des voisins, des amis, d’autres gens qui faisaient le chemin jusqu’à Jérusalem pour adorer et offrir des sacrifices au seul temple de cette époque, le temple de Jérusalem. Au bout de trois jours, ils sont arrivés à Jérusalem.
Et ce groupe était impressionnant : quand ils sont arrivés à Jérusalem, devant le Temple, le clergé a été annoncé et ils sont sortis du Temple, l’ensemble du clergé et le chœur du temple, le chœur des enfants. Il y avait des enfants qui chantaient dans le chœur du Temple — ces enfants crient derrière Jésus quand Jésus se rend à Jérusalem le dimanche des Rameaux. Ils l’accueillent sur le chemin de Jérusalem, le peuple lui chante Hosana ; et dans le temple même, cette chorale d’enfants Lui chantait des louanges. Les chefs du peuple étaient fâchés, car Il laissait les enfants chanter. Et Jésus leur a dit : « si Ceux-ci se taisent, les pierres même crieront». Et voici comment la Vierge Marie et ce cortège, ce grand groupe de Nazareth, entrent dans le Temple, accueilli par le clergé et le chœur des enfants.

Il y avait quinze marches depuis l’avant du temple et jusqu’en haut, et quand les prêtres et les lévites entraient dans le temple, pendant leur semaine de service, ils s’arrêtaient à chaque marche et récitaient un psaume. Il y a dans le psautier les quinze psaumes des marches : du 119 jusqu’au 133. Ils se tenaient sur chaque marche et récitaient un psaume jusqu’à l’entrée — le quinzième psaume, la quinzième marche — et ils entraient dans le Temple. En bas se trouvaient ce groupe et la Sainte Mère. Devant la Mère de Dieu, devant cet enfant, il y avait un groupe de petites filles, peut-être plus âgées ou même comme elle — la Mère de Dieu avait alors trois ans — et ces petits enfants étaient habillées de blanc, avec des bougies à la main. Et les parents tenaient par la main la petite Mère de Dieu. Derrière se trouvaient le peuple de Nazareth et de nombreux habitants de Jérusalem. Le clergé et le chœur arrivent et chantent des psaumes. En haut, en haut des marches, se trouvait le prêtre Zacharie, attendant que cette enfant monte, après la coutume, pour l’offrir à Dieu. L’enfant a été libérée des mains de ses parents et est montée sur la première marche, puis a grimpé toute seule allégrement le reste de la montée, sans l’aide de personne, comme si elle était poussée par le Saint-Esprit ou appelée par quelqu’un d’en haut. Le prêtre Zacharie lui-même a été surpris par cette audace, cette gaieté de l’enfant. Tous étaient remplis de grâce, du Saint-Esprit.

Et quand le prêtre Zacharie la vit, il prononça de très belles paroles prophétiques à cette jeune et petite Vierge, à Sainte-Marie. Et ici, chez Anthime d’Iviron, notre heureux fondateur, nous trouvons ce que Zacharie lui a dit :

«Tu es vraiment la porte dans l’esprit de la vie, telle qu’elle a été vue par le prophète Ezéchiel, fermée; est-ce à moi d’ouvrir les portes de l’église pour que tu y entres, et que tu y vives, car en vérité c’est pour Toi que Salomon, avec la sagesse que Dieu lui a donnée, ce lieu pour Toi l’a imaginé ‹et il l’a offert›, connaissant sa pureté par ses yeux (…) de prophète. Et c’est à Toi de vivre dans son sein, car ce qui s’y trouve demeurait dans ton attente. Par conséquent, si la vérité a été révélée, l’ombre doit se dissiper.»

L’Ancien Testament était considéré comme une ombre, car c’étaient des prophéties, des prédictions — comme ça nous arrive, à nous aussi, quand quelqu’un nous parle seulement de quelque chose, c’est comme si cela sortait facilement de notre esprit et disparaissait. Mais lorsqu’il s’agit d’un acte concret, les gens sont attentifs et le reçoivent plus facilement. C’est ce qui s’est passé à ce moment-là : tous les prophètes, du début du monde à la naissance de la Sainte Vierge, ont toujours prononcé des paroles prophétiques sur la Mère de Dieu. Mais au moment d’entrer dans le Temple, ces prophéties se sont réalisées. C’est pourquoi Zacharie, plein du Saint-Esprit, lui dit que le temple que Salomon a construit avec sa sagesse «était à son image» : le temple représentait la Mère du Seigneur et cette église elle-même, toute église chrétienne, est toujours la demeure de la Mère de Dieu, où le Christ trône. Comme son propre corps, celui de la Vierge Marie, a été une église ou un temple du Très Haut, le Dieu du ciel.

Et [Zacharie] continue avec ces mots :

«Entrez, fille de Dieu, avec joie et réjouissez-vous dans cette demeure, car j’ai vraiment su que le salut d’Israël est proche, qu’Il prenne chair et sera née de vous.» Le salut était Jésus-Christ ; prendra chair, c’est en personne. «Entrez, toute-pure, joyeuse et gaie, pour vous faire une heureuse demeure (…) au Sauveur du monde. Entrez dans ce lieu choisi, toi qui a été choisie avant les siècles (…). Entrez dans le Saint des Saints, car il est approprié que tu entendes les mystères cachés et glorifiés qui ont été prononcés dans les chambres célestes (…). Et en se retournant vers ses parents, le prêtre Zacharie leur dit également : ‹Réjouissez-vous, sainte épouse, parents bienheureux, Joachim et Anne, car vous avez reçu la grâce d’être les parents d’une telle enfant sainte. Heureux êtes-vous, car par les signes des dons que cette jeune vierge a sur elle, je sais en vérité par l’esprit de prophétie qu’elle est la couverture de la nudité de nos ancêtres, le miroir des prophètes et la délivrance du monde› »

Avec de telles paroles, le prophète Zacharie, le grand prêtre, prend la Vierge par la main et l’introduit dans le Saint des Saints. Le Saint des Saints ressemblait à notre autel, mais cet endroit était très mystérieux, les femmes et le peuple n’y étaient pas admis, ni les prêtres n’y entraient pas dans le Saint des Saints, seulement le grand hiérarque, une fois par an — seulement le grand hiérarque. Et le prêtre, le grand hiérarque, par découverte divine, l’introduit dans le Saint des Saints et lui montre le lieu où elle va prier. Il lui dit encore d’autres paroles prophétiques, puis il La prend par la main et la sort de là et la confie à des vierges plus âgées pour la protéger et l’aider.

 

Entrée de la Mère de Dieu

Fresque dans l’église orthodoxe de l’Entrée de la Mère de Dieu / XIIIe siècle à Kučevište près de Skopje en Macédoine

[…] [La Mère de Dieu] reste au Temple de Jérusalem pendant douze ans. De trois ans, encore douze, jusqu’à quinze ans. Qu’est-ce qu’elle a fait la Sainte Vierge dans le temple pendant ce temps ? Elle a prié, elle a lu la Sainte Écriture, l’a approfondie et l’a médité, elle a travaillé — elle savait tisser, coudre, filer. Elle filait la laine, le lin, la soie. Elle savait très bien broder. Elle a confectionné des vêtements sacerdotaux et plus tard, la Mère de Dieu a tissé la chemise de Jésus-Christ. Cette chemise — vous le savez peut-être déjà, c’est également le sujet d’un roman célèbre, la Chemise du Christ — était sans couture, elle était l’œuvre de la main de la Mère de Dieu. Après la crucifixion, lorsque Jésus était sur le Golgotha, sur la croix, dépouillé de ses vêtements, cette chemise devait être partagée entre les quatre soldats qui gardaient le crucifié, la croix et le tombeau. Et les soldats, voyant qu’elle était magnifiquement travaillée, n’ont pas osé la déchirer, la partager en quatre pour prendre chacun un morceau, mais ils ont tiré au sort et a été prise par l’un des quatre soldats (…). Et aussi [la Mère de Dieu] aidait également aux offices qui avaient lieu dans le Temple.

Pendant tout ce temps, la Mère de Dieu a été particulièrement en état de prière. La prière et la garde des sens, du cœur et de son esprit, ont fait d’elle une demeure véritablement sanctifiée et divine du Très Haut, et elle était un vase choisi de l’Esprit Saint dans lequel, peu de temps après, lorsqu’elle quitta le Temple, vint s’incarner Jésus Christ, le Sauveur du monde.

Après quinze ans […], les vierges qui étaient offertes à Dieu, étaient libérées du Temple, et retournaient chez elles, dans leurs familles où elles pouvaient se marier, car il y avait cet idéal, pour le peuple juif, toutes les vierges devaient se marier, afin que d’une d’entre elles soit né le Sauveur du monde. Cela a été annoncé déjà aux premiers habitants du paradis, après leur chute. C’est pourquoi il y avait cette rigueur et ce désir ardent que tous les citoyens, filles, vierges, se marient et donnent naissance à des bébés. Parmi ces bébés, au moins un sera le Sauveur du monde.

Et la Vierge vint à Nazareth. Ses parents étaient morts depuis longtemps, Joachim et Anne, mais elle avaient des parents et des connaissances. Et ils la pressèrent de se marier ; elle a répondu ‹non, je reste seule avec le Dieu de mon salut, je ne me marie pas›. Alors, ses voisins et amis, la famille, lui ont conseillé de ‹couvrir la bouche du monde›, comme on dit, et ils lui ont recommandée et l’ont confiée à un vieil homme du nom de Joseph. Ce vieil homme, on le mentionne quelque part dans la Proto-Evangile de Jacob — dans laquelle se trouve l’enfance du Christ Sauveur, non inscrite dans l’Evangile — ce vieux Joseph avait 84 ans lorsqu’il prit la Vierge Marie sous ses soins. Et en effet, le monde s’est tu. Mais la vierge avait la liberté de prier, de lire les saintes Écritures et de travailler dans une grande liberté spirituelle avec son protecteur – et avait échappé aux rumeurs du monde. Et un jour, la Vierge Marie a la joie de voir venir auprès d’elle le saint Archange Gabriel qui lui annonce qu’elle donnera naissance à Jésus-Christ, le Sauveur du monde (…).

C’est ainsi que s’est passée, frères chrétiens, l’Entrée dans l’église de la Mère de Dieu. Plus tard, la Mère de Dieu […], connaissant très bien la Sainte Écriture — au Temple de Jérusalem, il y avait une école biblique et elle a beaucoup étudié la Sainte Écriture, elle a très bien appris, cet esprit éclairé de la Sainte Mère — elle a été la première enseignante de l’Enfant Jésus. La Mère de Dieu lui a enseigné les Écritures, les Psaumes et les Prophètes, à l’âge de l’enfance du Christ Sauveur, parce qu’elle-même connaissait très bien ces choses. Et dans l’Évangile d’aujourd’hui, en l’honneur de la Mère de Dieu, quand elle part, après l’Annonciation, de Nazareth à sa cousine Élisabeth, au sud de Jérusalem, elle dit quelques paroles prophétiques à son sujet :

«Parce qu’il a porté son regard sur son humble servante. Oui, désormais, toutes les générations me proclameront bienheureuse, parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses :saint est son Nom.» • [Lc 1,48-49]

Dans tout cet hymne de la Vierge Marie, nous voyons sa culture théologique et biblique.
C’est tout ce que je veux vous dire, frères chrétiens, et je conclurai avec les paroles du bienheureux Anthime pour la fête d’aujourd’hui, l’Entrée dans l’église de la Mère de Dieu : ‘Pour toutes ces raisons, nous devons, nous aussi, lorsque nous entrons dans la sainte église, nous purifier d’abord de nos péchés et de nos pensées perverses, puis avec une connaissance entière de nous faire des vases choisis, pour recevoir, par le don du Saint-Esprit, la parole de Dieu dans nos cœurs et ainsi, par ce moyen, nous serons de véritables croyants, même si la Très Sainte Vierge Marie, puisqu’elle est et est appelée la cause de tout bien, dépasse nos moyens pour l’honorer et la célébrer tel qu’elle le mérite. Parce que son honneur triomphe de toutes les langues et submerge tout l’esprit humain ; nous n’avons qu’à répéter, avec crainte et joie, avec crainte du péché et avec joie pour le salut, dire à tous, de nos voix réunies, la louange de l’ange : «Réjouis-toi, Pleine de grâce, le Seigneur est avec toi». [Lc 1,28]

À Elle la gloire, pour l’éternité

Amen.

 

Entrée de la Mère de Dieu dans le temple

Entrée de la Mère de Dieu dans le temple, Karyès, Mont Athos, XIIIe siècle

 

L’icône de l’entrée de la Mère de Dieu dans le temple

dr. Constantine Cavarnos (†2011) / Guide to Byzantine Iconography / Holy Transfiguration Monastery, Boston, 1993

traduction: hesychia.eu

Le 21 novembre, les orthodoxes célèbrent l’entrée de la Mère de Dieu dans le Temple. L’hymnographie de ce jour se trouve dans la Minée de novembre. C’est une fête remplie de joie dont le sens est concentré dans ces paroles du Kondakion.

Le très-saint temple du Sauveur, sa chambre nuptiale de grand prix, la Vierge, trésor sacré de la gloire de Dieu, en ce jour est présentée au Temple du Seigneur ; elle y apporte la grâce du saint Esprit et devant elle les Anges de Dieu chantent : Voici le tabernacle des cieux.

Les sources de cette fête et de la peinture de l’icône se trouvent dans les évangiles apocryphes et non dans les évangiles canoniques. Mais la manière dont la fête est interprétée et les louanges à la Très Sainte Mère de Dieu dans les hymnes, comme celles du Kondakion présenté, sont basées sur ce qui est dit de la Mère de Dieu dans les évangiles canoniques.
La scène est décrite dans l’iconographie comme suit:

À l’intérieur d’un temple, avec un ambon à droite ou à gauche. Dans l’ambon se tient le prêtre-prophète Zacharie. Il est représenté comme un vieillard, avec une barbe pointue, habillé de vêtements sacerdotaux, légèrement penché, les bras étendus, recevant l’enfant de trois ans, la Mère de Dieu. Elle se trouve au milieu de la scène, près de l’ambon, les bras tendus vers Zacharie. Derrière la Vierge Marie se trouve son père, Saint Joachim, et à côté d’elle, sa mère, Sainte Anne. Derrière, ou devant eux, une suite de vierges portant des vêtements de fête, avec des cierges à la main.
Dans une autre scène, derrière Zacharie, dans un registre plus élevé, est représentée la Mère de Dieu, assise sur une chaise plus haute, à laquelle on monte par une échelle à trois marches. Devant elle se trouve un baldaquin; près du baldaquin, un ange en vol, regardant vers la Vierge Marie, dans un geste d’accueil. Elle regarde en haut, vers l’ange, une main tendue vers lui. Tous, sauf les jeunes vierges, sont représentés avec des auréoles.

L’icône a l’inscription: TΆ ΕΊΣΩΔΙΑ ΤΉΣ ΘΕΟΤΌΚΟΝ [L’entrée dans le temple de la Mère de Dieu]

Traditionnellement, la représentation murale de cet événement est peinte dans le diakonikon – le côté droit (sud) du Saint-Autel. Le choix du Saint-Autel est conforme aux versets d’introduction (stichoi) des Tropaires du 9ème Ode du Canon qui est chanté pendant les Matines. Ces versets se terminent par le refrain dans lequel il est dit que la Mère de Dieu est entrée dans le Saint des Saints. Ainsi, le verset introductif du premier Tropaire du neuvième chant dit: Devant l’Entrée au Temple de la Vierge les Anges s’émerveillèrent, s’étonnant de voir comme elle avançait jusqu’au Saint des saints.

 

Sur le même thème

Pas de commentaire

Laisser un message

Rapport de faute d’orthographe

Le texte suivant sera envoyé à nos rédacteurs :