Ils prirent donc le corps de Jésus, et l’enveloppèrent de linceuls, avec les aromates, comme c’est la coutume d’ensevelir chez les Juifs. Or il y avait, dans le lieu où il avait été crucifié, un jardin, et dans ce jardin un sépulcre neuf, où personne encore n’avait été mis.
Jean XIX:40-41
On a compté parmi les morts celui qui, à cause de nous, est au nombre des morts selon la chair, mais que l’on connaît comme étant la vie selon sa nature même et grâce à son Père; et il l’est en vérité. Mais, pour accomplir toute justice, celle qui convient à la condition humaine, il ne soumit pas seulement son corps à une mort volontaire, mais aussi à ce qui en est la suite: ensevelissement et mise au tombeau. L’évangéliste nous dit que ce tombeau était dans un « jardin » et qu’il est « neuf ». Cela symbolise en quelque sorte que, par sa mort, le Christ a préparé et réalisé notre retour au paradis. « Jésus, comme précurseur, est entré pour nous » [Hébr VI :20] Qu’est-ce que cela pourrait signifier d’autre que le transport du corps de Jésus dans le jardin ? Que le sépulcre soit désigné comme neuf, cela signifie un retour de la mort à la vie, nouveau et sans précédent, le renouvellement préparé par le Christ pour nous protéger de la corruption. Car notre mort, par la mort du Christ, a reçu un sens nouveau qui l’a transformée en une sorte de sommeil. Puisque nous vivrons dans le futur, nous sommes désormais « vivants pour Dieu » [Rom VI : 11], selon les Écritures. C’est pourquoi le bienheureux Paul désigne partout ceux qui sont morts dans le Christ comme « endormis ». Dans les temps anciens, le spectre redoutable de la mort avait une emprise sur notre nature. En effet, la mort a régné « depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam » [Rom V : 14] Et « nous avons porté l’image du terrestre » [I Cor XV : 49], subissant comme lui la mort par la malédiction divine. Mais après que le nouvel Adam, l’Adam divin et céleste, eût resplendi pour nous, après qu’il eût combattu pour la vie de tous, il a racheté la vie de tous par sa mort charnelle, et après avoir détruit l’empire de la mort, il est revenu à la vie. Alors nous avons été transformés à son image et soumis à une nouvelle sorte de mort, qui ne nous dissoudra pas dans une corruption sans fin, mais qui nous apportera un sommeil plein d’espérance, à la ressemblance de celui qui a inauguré pour nous cette route, et qui est le Christ.
Si l’on veut donner un sens supplémentaire à l’affirmation selon laquelle le tombeau était neuf et que personne n’y avait jamais mis les pieds, il est possible de le faire. Il est dit que le tombeau est neuf et que personne n’y avait jamais été déposé, afin que l’on puisse penser que personne d’autre que Jésus n’est ressuscité des morts.
Cyril of Alexandria, Commentary on John, Volume 2, Translated with an introduction and notes by David R. Maxwell, Edited by Joel C. Elowsky, IVP Academic, Illinois, 2015
Traduction : hesychia.eu / Traduction partielle ici.
Pas de commentaire