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Mémoire du saint hiéromartyr HILARION (Troïtsky), archevêque de Vereïa [27 avril]

12 janvier 2021

Saint Hilarion, dans le monde Vladimir Alexeïevitch Troïtsky, naquit le 13 septembre 1886 dans la famille d’un prêtre du village de Litpitsa, dans la province de Toula. Après ses études au séminaire de Toula, il entra à l’Académie Théologique de Moscou, où il se distingua comme le meilleur étudiant depuis cinquante ans.

« Il n’y a pas de christianisme sans Église ! » Cette phrase, qui servit de sujet à l’un de ses premiers travaux théologiques, devint le thème fondamental de toutes ses activités, tant théologiques que pastorales, tout au long de sa vie, et jusqu’au martyre.

Ayant terminé ses études à l’Académie de Moscou avec les plus hautes distinctions (1910), il y resta en qualité d’enseignant. Tonsuré moine en 1913, il fut rapidement ordonné diacre, puis prêtre la même année, et fut bientôt nommé inspecteur de l’Académie, puis recteur-adjoint. Il acquit une grande autorité, tant par la qualité de son enseignement théologique que par ses sermons qui résonnaient dans les églises pour appeler le peuple russe à la conversion.

En 1917, il prit part au Concile Local de l’Église Orthodoxe Russe, et y prononça un discours inspiré en faveur du rétablissement du Patriarcat, aboli depuis Pierre le Grand.

Après l’élection de saint Tikhon [25 mars] à la dignité patriarcale, l’archimandrite Hilarion devint son secrétaire particulier et son conseiller pour les questions théologiques, ce qui signifiait en fait la défense des intérêts de l’Église vis-à-vis du régime bolchevique. C’est précisément pour cette raison qu’il fut arrêté en 1919 et incarcéré pour trois mois à la prison Boutyrka. En mai 1920, il fut consacré évêque de Vereïa, vicaire patriarcal, et fut nommé recteur du monastère Sretensky à Moscou.

Il développa dès lors une intense activité ecclésiale, faisant des prédications enflammées et ne craignant pas les confrontations publiques avec les bolcheviques. C’est ce qui causa bientôt sa seconde arrestation et son exil à Arkhangelsk.

De retour d’exil en 1923, il fut aussitôt nommé archevêque et commença à lutter, avec son énergie coutumière, contre le schisme de l’« Église vivante », inspiré par le pouvoir soviétique. Il prêchait sans relâche et persuadait ceux qui avaient chuté à retourner dans le giron de la sainte Église.

Une telle activité ne resta pas sans attirer l’attention du pouvoir athée et, à la fin de 1923, il fut condamné à trois ans de détention au camp de concentration des îles Solovki. Arrivé à Solovki et voyant la condition des détenus, il déclara : « Je ne sortirai pas d’ici vivant ».

Au camp, l’archevêque fut tour à tour garde forestier, gardien, tricoteur de filets de pêche, pêcheur, et il accomplissait d’autres travaux pénibles en gardant une paix et une douceur imperturbables, même devant les injures et les mauvais traitements. Pour lui, le camp de Solovki était une école de vertus, et il en devint la personnalité la plus considérée, aussi bien des membres du clergé, qui s’y trouvaient en grand nombre, que des détenus de droit commun. En été 1925, il fut transféré à la prison de Iaroslavl, où un traitement de faveur lui fut accordé, tandis que des agents du régime essayaient de le convaincre de se joindre aux « rénovés ». Comme le saint confesseur refusait catégoriquement leurs propositions, il fut renvoyé aux îles Solovki. En 1926, il fut condamné à une nouvelle détention de trois années. On essaya encore de lui faire rejoindre le schisme, en l’amenant à Moscou pour une entrevue avec le chef des « rénovés » et lui promettant la dignité de métropolite, mais il s’y montra inébranlable dans son attachement à l’Église canonique. Au camp, il joua par ailleurs un rôle décisif pour préserver l’unité entre les évêques exilés et pour préciser la position de l’Église russe dans les nouvelles conditions politiques où elle se trouvait soumise, sur les bases de la tradition canonique orthodoxe.

À la fin de 1929, il fut condamné derechef à trois ans d’exil au Kazakhstan, mais il était déjà complètement épuisé physiquement et moralement. Parvenu à Leningrad après bien des vicissitudes, le saint fut atteint du typhus dans la prison de transfert. Endurant de terribles souffrances, il s’écriait : « Désormais je suis complètement libre. Nul ne peut me prendre ! » Et au moment de rendre son dernier soupir, il murmura : « Maintenant nous sommes loin de tout cela… ». Le métropolite Séraphim de Leningrad [28 nov.] obtint la permission de recueillir le corps de saint Hilarion, afin de procéder à ses funérailles, qui eurent lieu au monastère de Novodevitchi.

Son culte fut reconnu localement à l’occasion du transfert de ses reliques au monastère Sretensky à Moscou, le 10 mai (27 avril) 1999, et lors du Concile de l’Église Orthodoxe Russe en l’an 2000, il fut rangé au nombre des néomartyrs et confesseurs faisant l’objet d’une vénération universelle.

La mémoire de ce jour est celle de sa canonisation. Il est aussi commémoré le jour de son repos : 15/28 déc.

Le Synaxaire. Vie de Saints de l’Église orthodoxe

Deuxième édition
par hiéromoine Macaire, monastère de Simonos Pétra au Mont Athos
Huitième volume [avril], publié par les éditions Simonos Pétra

La vie du saint hiéromartyr Hilarion Troïtsky est publiée ici avec l’aimable autorisation de l’auteur

 


 

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