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Saint Païssius Velichkovsky – Fragments d’une vie dédiée à Dieu – I

5 décembre 2020

Un jeune moine rencontre le guide qui le conduira vers le Salut de son âme

 

 

Trois mois plus tard, un jeune moine de Valachie, nommé Bessarion, récemment arrivé à la Sainte Montagne, rend visite à Païssius dans sa skite de Kaparis. En écoutant Païssius, il est convaincu qu’il a trouvé en lui un guide pour le conduire vers le Salut de son âme. La demande de Bessarion trouble beaucoup Païssius. Après avoir beaucoup pleuré et prié et lui avoir avoué que lui-même a connu dans son cœur le même désir, pris de compassion pour Bessarion, il lui fait la réponse suivante :

 

 
« Le Salut de l’âme, à propos de quoi tu m’interroges, ne peut être acquis sans l’aide d’un véritable guide spirituel, un être qui vit selon les commandements divins et suit les paroles du Seigneur qui nous instruit d’enseigner et de montrer l’exemple. Comment en effet conduire quelqu’un dans une voie que l’on n’aurait pas soi-même empruntée auparavant ? Il faut commencer par réprimer les passions de l’âme et du corps, afin de vaincre avec l’aide du Christ toute convoitise et toute colère et de libérer l’âme sensible de tout orgueil et de toute exaltation.
 
Dans le désert, Jésus a repoussé le démon par le jeûne, l’humilité, la pauvreté, la veille et la prière, en lui opposant les Saintes Ecritures. Il nous enseigne et nous fait participer à sa victoire. Celui qui suit le Seigneur avec amour et humilité partout et toujours, celui-là seul reçoit le don d’apaiser les âmes et de leur faire connaître les saints commandements en réduisant toute passion à néant. Si cela est accompli par la Grâce de Dieu en l’un de nous, les dons du Saint Esprit rayonneront en lui et lui permettront de révéler à ses disciples les commandements du Christ et les vertus royales : l’humilité, la douceur et la pauvreté en Christ, la patience en toute chose, la piété par-dessus tout, l’amour fervent de Dieu et l’amour désintéressé pour les autres. De tout cela naît la véritable spiritualité intérieure et le discernement. Un tel guide peut alors apprendre aux autres à orienter leur vie selon les commandements du Christ et, avec l’aide de Dieu, les conduire au Salut.
 
Voilà le guide que nous recherchons toi et moi. Hélas, nous vivons des temps mauvais, que nos Pères théophores ont vus à l’avance dans le Saint Esprit ; Dans leur grande bonté, ils nous ont avertis et encouragés par leurs écrits. Voici ce que dit Saint Syméon le Nouveau Théologien : ‹ Ils sont peu nombreux, en particulier aujourd’hui, ceux qui sont capables de conduire le troupeau et de bien gouverner des âmes douées de raison. Car beaucoup, peut-être, ont prétendu aux vertus, ou même les ont effectivement acquises, et savent encore jeûner, veiller et montrer les apparences de la pété ; et ils peuvent aisément parler du fond du cœur et enseigner à multiplier les paroles ; mais bien rares sont ceux qui retranchent les passions par la sagesse dans l’humilité, par le deuil et les larmes ininterrompus, et qui obtiennent les vertus royales dans leur indivisible plénitude. Car celui qui veut se libérer de ses passions y parviendra dans la lamentation et celui qui veut acquérir les vertus y parviendra dans la lamentation et celui qui veut acquérir les vertus y parviendra dans les larmes ›.
 
De même, plus près de nous, le vénérable Nil de Sora, conseille ainsi ses disciples : ‹ Il faut faire effort pour trouver un père spirituel qui ne puisse nous égarer. S’il ne s’en trouve pas, les Pères ordonnent de suivre les enseignements des Saintes Ecritures et des Saints Pères, comme le Seigneur lui-même nous l’a appris : Scrutez les Ecritures, et vous parviendrez à la vie éternelle [Jean V.39]. ›
 
Il nous faut donc vivre, jour et nuit, dans les douleurs et les larmes, approfondir ensemble notre connaissance des Saintes Ecritures et des écrits des Pères, afin d’être instruits des commandements divins et suivre l’exemple de ces Saints. Ce n’est que par la Grâce de Dieu et en nous repentant de nos péchés que nous pourrons atteindre au Salut ».
 

 

Michel Aubry, Saint Païssius Velichkovsky, L’Âge d’Homme, La Lumière du Thabor, 1992
Version électronique [html] disponible sur le site de Presbytera Anna

 


 

 


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