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Portrait du véritable apôtre

5 juin 2020

par saint Jean Chrysostome

XIIIe homélie à la 1ère épître aux Corinthiens // Œuvres complètes, Tome IX, p. 293-610

Après avoir parlé avec la plus grande gravité […], il reprend la parole avec la dignité qui lui convient.

Saint Parasceve Piatnisa, saint Grégoire le Théologien, saint Jean Chrysostome et saint Basile le Grand, XVIe siècle.


Il a dit plus haut : « Vous régnez sans nous » et : « Dieu nous a traités, nous, les apôtres, comme les derniers des hommes, comme des condamnés à mort » ; il fait voir ensuite comment ils étaient destinés à la mort, en disant : « Nous sommes insensés, faibles, méprisés ; nous souffrons la faim et la soif, nous sommes nus, déchirés à coups de poing, nous n’avons pas de demeure stable, et nous nous fatiguons ; travaillant de nos mains » : Autant de signes qui indiquaient des docteurs et de véritables apôtres. Les Corinthiens au contraire se glorifiaient de choses tout opposées de la sagesse, de la gloire, de la richesse, des honneurs. Voulant donc guérit leur enflure, et leur montrer qu’il faut s’humilier de tout cela, bien loin de s’enorgueillir, il les raille d’abord en disant : « Vous régnez sans nous ». C’est-à-dire : moi j’affirme que ce n’est pas le moment de jouir de l’honneur et de la gloire, comme vous le faites, mais d’être injuriés et persécutés : comme nous le sommes. S’il n’en est pas ainsi, et que nous soyons à l’heure des récompenses, comme je le vois (il parle ironiquement), vous, les disciples, vous régnez déjà ; et nous les maîtres ? Et les apôtres qui devrions les premiers être récompensés, non seulement nous sommes les derniers d’entre vous, mais nous sommes comme destinés à la mort, c’est-à-dire condamnés. Nous vivons continuellement dans l’ignominie, dans les périls, en proie à la faim, injuriés et chassés comme des fous, et souffrant des maux intolérables. Son but est de leur faire comprendre qu’ils doivent envier le sort des apôtres, c’est-à-dire, les périls et les injures, et non les honneurs et la gloire, car c’est ainsi que l’exige la prédication. Il ne dit cependant point cela directement, pour ne pas leur paraître importun ; mais il exprime ce reproche d’une manière convenable. Si en effet il eût voulu aller droit au but, il aurait dit : Vous vous égarez, vous vous trompez, vous êtes à une grande distance de l’enseignement apostolique ; il faut qu’un apôtre, qu’un ministre du Christ, passe pour insensé, qu’il vive comme nous dans la tribulation et le mépris ; et vous faites précisément le contraire.

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