Orthodoxie, Prière

HOMÉLIE SUR LA NATIVITÉ PAR SAINT JEAN DAMASCÈNE

20 décembre 2019

Saint Jean Damascène (†749)

Homélies sur la nativité et la Dormition, p.49-51, Sources Chrétiennes, Les Éditions du Cerf, Paris, 1961

De l’humble moine prêtre Jean de Damas, discours pour la naissance de Notre-Dame très sainte, la Mère de Dieu et toujours Vierge Marie.

Naissance admirable qui prélude à l’Incarnation

Mais pourquoi la Vierge Mère est-elle née d’une femme stérile? A ce qui seul est, nouveau sous le soleil (Eccl 1,9), au couronnement des merveilles, les voies devaient être préparées par les merveilles, et lentement des réalités les plus basses devaient s’élever les plus grandes.

La Mère de Dieu de Yaroslavl

La Mère de Dieu de Yaroslavl, XVe siècle, Galeries Tretyakov, Moscou

Et voici une autre raison, plus haute et plus divine. La nature a cédé le pas à la grâce, elle s’est arrêtée en tremblant et ne voulut pas être la première. Comme la Vierge Mère de Dieu devait naître d’Anne, la nature n’osa prévenir le fruit de la grâce; mais elle demeura sans fruit, jusqu’à ce qui la grâce eût porté le sien. Il fallait qu’elle fût première-née, celle qui devait enfanter «le Premier-Né de toute créature», en qui «tout subsiste» (Col 1,15-17). Joachim et Amie, couple heureux! Toute la création vous est redevable; par vous elle a offert au Créateur le don, de tous les dons le plus excellent, une mère vénérable, seule digne de celui qui l’a créée. Heureux lombes de Joachim, d’où sortit un germe tout immaculé; admirable sein d’Anne, grâce auquel se développa lentement, où se forma et d’où naquit une enfant toute sainte ! Entrailles qui avez porté un ciel vivant, plus vaste que l’immensité des cieux! Aire où fut amoncelé le blé vivifiant, selon la déclaration même du Christ: «Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul» (Jn 12,24); sein qui allaitas celle qui nourrit le nourricier du monde! Merveille des merveilles, paradoxe des paradoxes! Oui, l’inexprimable incarnation de Dieu, pleine de condescendance, devait être précédée par ces merveilles. Mais comment poursuivre? Mon esprit est hors de lui-même, partagé que je suis entre la crainte et l’amour. Mon coeur bat et ma langue frémit: je ne puis supporter la joie, les merveilles m’accablent, l’élan passionné me saisit d’un transport divin. Que l’amour l’emporte, que la crainte cède la place, et que chante la cithare de l’Esprit: «Allégresse dans les cieux! Exulte la terre !» (Ps 96,11 )

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