Arsenie Boca, Communisme, Histoire, La foi vivante de l’église orthodoxe, La voie du Royaume, Orthodoxie

LA VIE ET L’ŒUVRE DU PERE ARSENIE BOCA – IV

18 novembre 2020

La dernière grande fête célébrée par le père Arsenie à Sâmbăta

C’était pour la Mère de Dieu, Source vivifiante (le 7 mai) en 1948 et selon un témoin, elle fut la plus exaltée de toutes les fêtes auxquelles il avait assisté. Le mouvement religieux d’ici avait déjà une portée nationale.

 


Cette année encore, je suis allé en pèlerinage au monastère Sâmbăta de Sus, dans le comté de Făgăraş. Bien que je sois un accoutumé du monastère, la célébration m’a complètement bouleversée.

Le temps était changeant, il avait plu et on aurait dit que la pluie serait de retour. Vendredi, le jour de la fête, la pluie a commencé à l’aube au monastère, une pluie fine, mais persistante. Bien que la pluie ait été la bienvenue pour la terre assoiffée, comme une bénédiction de Dieu, elle nous perçait le cœur, car elle empêcherait les fidèles pèlerins des villages voisins de se rendre à la fête. Et la pluie a duré jusqu’à huit heures environ. À ce moment-là, comme par enchantement, les nuages se sont ​​dispersés et les rayons dorés du soleil ont illuminé la silhouette délicate du monastère.

Des centaines de fidèles étaient arrivés la veille et maintenant des milliers de personnes ont commencé à affluer de toutes les directions. Ils venaient en charrettes sur la grande route pavée, alignées les unes derrière les autres. Derrière marchaient des groupes d’hommes, des femmes, des jeunes et des moins jeunes, des filles et des enfants. Les jeunes de Drăguş, Vişti, Arpaşe, Sâmbete, Lisa et d’autres villages, vêtus de leurs habits de fête, habilement cousus et ornés des couleurs les plus variées et les plus agréables. Les fidèles les plus éloignés étaient ceux des régions de Brasov, Bran, Târnava, à l’exception des quelques invités de marque et des étudiants de Bucarest.

La liturgie archidiocésaine

À 9 h 30, les cloches du monastère ont commencé à sonner dans un chant prolongé d’une harmonie céleste. Deux douzaines et quatre prêtres habillés de vêtements sacerdotaux pour la grande fête sont allés à la rencontre de Sa Sainteté Nicolae, métropolite de Transylvanie, qui venait comme chaque année célébrer la Liturgie au grand autel situé au milieu de la forêt de hêtres. Des milliers de fidèles ont manifesté leur joie et leur gratitude spirituelles et se sont mis à genoux devant leur pasteur pour recevoir sa bénédiction.

Tout au long de la Sainte Liturgie, de nombreux fidèles continuaient d’arriver. Ainsi, à l’heure du sermon, nous pourrions dire qu’il y avait environ dix mille âmes autour de l’autel. Tout ce peuple gardait le silence le plus profond et observait avec une dévotion fervente la Sainte Liturgie. La chorale de Făgăraş, sous la direction habile du professeur Roşeală, a donné les réponses liturgiques encore cette année, et le tropaire de la résurrection, Christ est ressuscité, a retenti comme un cri de victoire des poitrines des milliers de fidèles.

Prédication de l’évangile

Le monastère de Sâmbăta est devenu aujourd’hui un ambon de prédication d’une grande importance. D’habitude, les pèlerins viennent au monastère pour communier aux saints sacrements et écouter les paroles d’enseignement et d’édification spirituelle. Ils reçoivent ces dons à tout temps. Le monastère de Sâmbăta satisfait pleinement aux exigences de notre époque : c’est une école d’illumination du peuple, de réveil du sommeil des péchés, d’orientation vers une vie honnête, utile aux fidèles et agréable à Dieu. Non seulement lors des grandes fêtes, mais aussi dimanche après dimanche et fête après fête, les serviteurs du monastère, des hiéromoines pieux tels qu’Arsenie, Mihail, Serafim, l’hiérodiacre Nicolae, tous diplômés et docteurs en théologie, tiennent haut la prédication de la parole de l’Évangile, prêchant avec puissance l’enseignement divin. Certains des pères du monastère ont tenu des cycles entiers de sermons, pour tous les fidèles en général et pour les étudiants et les jeunes en particulier. (Il est fait référence ici au père Arsenie, qui, on le sait, organisait avec un grand intérêt les « vacances spirituelles » auxquelles assistaient des jeunes et des étudiants de Bucarest et d’autres centres universitaires.) De cette manière, la prédication de l’Évangile au monastère est entrée dans les habitudes et elle est attendue impatiemment par les fidèles assoiffés.

Le jour de la fête, le sermon fut commencé par Sa Sainteté, le métropolite Nicolae. La foule s’est serrée autour de l’autel. Devant nous se trouvait une mer de fidèles, des milliers de paires d’yeux étaient suspendues à la silhouette sereine, mais imposante, labourée par ses soixante-six ans, illuminée par son amour parental, de notre très saint métropolite, Nicolae. Le sermon de Sa Sainteté coulait naturellement, comme l’eau claire de sa source. Il s’est abreuvé des paroles du Sauveur : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à Moi, et qu’il boive» [Jean VII.37], plaçant devant les auditeurs l’icône vivante, pleine de lumière et de force divine de notre Sauveur, le Christ. La foule écoutait immobile et buvait insatiable les mots de la vie.

Sont arrivés par la suite huit autres prédicateurs, archiprêtres, prêtres et diacres : le père Prof. Dr Dumitru Stăniloae, a parlé profondément du Christ, fontaine de la vie et de l’immortalité. Le père conseiller Nanu de Sibiu, avec des éclairs de lumière, a témoigné de la réalité de la résurrection du Christ et de notre devoir de ressusciter avec lui. L’archiprêtre de Făgăraş, Traian Ciocănelea, a peint l’icône attendrissante d’un groupe de femmes, dont une femme de 70 ans qui a insisté à marcher, malgré l’invitation de monter dans un camion pour rejoindre le monastère. Les pères hiéromoines : Arsenie, Serafim et Mihail ont parlé des grands dons du monastère et de la nécessité du renouveau spirituel des fidèles.

Le père Mladin a évoqué avec des paroles de feu le martyre pour le Christ des fidèles, en soulignant que les fondateurs du monastère font partie de la compagnie des martyrs du Christ.

En conclusion, le conseiller Secaş de Sibiu a loué le zèle des fidèles, en particulier des femmes, dont le zèle est exceptionnel. Il a ensuite exhorté les auditeurs à garder leur foi et à remplir fidèlement leurs traditions ancestrales. Enfin, il a remercié tous les participants pour le dur labeur accompli lors de leur pèlerinage.

Les neuf sermons, par leur beauté et leur puissance, ont revigoré les auditeurs, travaillant au plus profond de l’âme de chacun.

 

La belle fontaine

Comme les autres années, on a procédé à la bénédiction de l’eau à la fontaine située près de l’autel de l’église, et à l’Onction des malades. La particularité de cette année a été la bénédiction de la fontaine, baptisée « la belle » par le métropolite. Cette fontaine, érigée au milieu du verger, est une nouvelle réalisation d’après les dessins et les plans du père Arsenie. C’est une grande œuvre d’art. Le nom qu’elle a reçu est très approprié ».

Évidemment, le régime communiste ne pouvait tolérer cette situation et on s’attendait à ce qu’il finisse par réagir. L’avalanche de fidèles et de jeunes vers le monastère de Brâncoveanu les a effrayés. On soupçonnait que lorsqu’il y avait un si grand rassemblement de personnes, il devait nécessairement y avoir des instigateurs. Et qui d’autre aurait pu être espionné et arrêté que « l’instigateur principal » qui leur causait des troubles et qui, dans leur mentalité, pouvait devenir dangereux à tout moment, compte tenu de la popularité dont il jouissait.

Otilia Rădulescu Aroneasa témoigne avoir rencontré le père Arsenie à l’été 1948 à la Securitate de Brasov, où elle avait également été emmenée pour des enquêtes.

« Selon le gardien Raicu, un homme âgé, qui (selon ses possibilités) m’a beaucoup aidé, en me protégeant, le père Arsenie était enfermé dans le sous-sol du bâtiment. Mais en raison de l’enthousiasme des paroissiens de Schei qui apportaient tous les jours, par groupes compacts, de la nourriture au portail, ou pour d’autres raisons, probablement, pendant la dernière semaine de juillet le père était sorti au soleil une heure chaque jour, sur une terrasse du bâtiment. Nous avoins également accès à cette terrasse. Mon amie Ita Tâmpănaru, et moi-même étions « logées » dans un bureau vide et à midi, quand il faisait un peu plus calme, nous pouvions sortir. Le père Arsenie était vêtu de blanc et semblait détaché de tout ce qui l’entourait. Mais de temps en temps il nous regardait avec un regard vif. Les quelques mots qu’il nous adressa étaient pleins de sagesse et d’encouragement. […] En effet, on savait que le père Arsenie, arrêté comme légionnaire, n’était pas perçu avec de bons yeux par le gouvernement et peut-être même pas de la haute hiérarchie de l’Église.

Cependant, sa grâce exigeait le respect et la crainte. »

Tel était l’état des choses lorsque le père Arsenie est parti à Prislop.

 

Appelé à devenir prélat

Dans un discours prononcé (librement) le 5 juin 1998 dans la salle du Palais patriarcal, à l’occasion de la cinquantième anniversaire de l’intronisation du patriarche Justinian, Sa Sainteté Bartolomeu Anania, archevêque de Vadul Feleacului et Cluj, se rappela que le patriarche Justinian envisageait d’appeler le père Arsenie au rang de prélat.

« Dans cet ordre d’idées, l’intérêt de Justinian, ancien prêtre de paroisse, pour la vie monastique et également pour les grands courants spirituels, était surprenant. Le premier de ces courents, de par sa magnitude, était celui créé par le père Arsenie Boca, à l’époque au monastère de Sâmbăta de Sus, dont la puissante influence spirituelle avait embrassé pratiquement le pays entier. Je sais avec certitude que le patriarche pensait l’appeler au rang de prélat, mais, comme on le sait, Arsenie a été arrêté, emmené dans des camps de travaux forcés puis pratiquement contraint de rester inactif. »

Higoumène confesseur à Prislop

« Le 25 novembre 1948, le Dr Nicolae Bălan (1929-1955), alors métropolite de Transylvanie, accompagna personnellement à Prislop l’hiéromoine Arsenie Boca, diplômé en théologie de Sibiu et licencié de l’Académie des beaux-arts de Bucarest, higoumène jusque là du monastère de Sâmbăta de Sus, monastère qui avait subi le même sort que celui de Prislop, deux siècles auparavant, détruit par les canons du général Bukow. Étaient présents à son arrivée le nouveau vicaire de l’archidiocèse de Sibiu, le père Traian Belașcu, qui avait dirigé le retour des prêtres et des croyants unis au sein de l’Église ancestrale, l’archidiacre Ioan Circov de la cathédrale métropolitaine de Sibiu, et le père Faur de Silvaşu de Sus. Le monastère était dans un triste état, tel qu’abandonné par les trois dernières fidèles unis — avec tous les murs rongés par l’humidité et menacés de démolition, avec une grande partie du terrain à proximité des bâtiments emportée par le torrent de Silvuţ, avec les toitures attaquées par la rouille et des constructions annexes misérables. »

« C’était peut-être une solution à ce moment-là, car le Père était persécuté et poursuivi par la Sécurité. Mais il y a eu aussi un événement appelé ‹ le retour des gréco-catholiques dans l’Église orthodoxe ›. Et il est possible que le père Arsenie ait dû quitter le monastère de Sâmbăta, pour échapper à l’attention de la foule ni de la Sécurité intérieure. À la suite de cet ‹ retour ›, le monastère de Prislop, qui fut orthodoxe à l’origine, mais devint gréco-catholique, a été abandonné par les moines gréco-catholiques. Il y en avait quelques-uns et ils sont partis et le monastère est resté vide. Et le métropolite Nicolae Bălan a dû s’occuper de la réactivation du monastère, d’autant plus que les actifs de l’ancienne Église gréco-catholique ont été transférés à l’Église orthodoxe. Et le Métropolite a ramené le père Arsenie afin d’organiser le monastère de Prislop. C’est la raison connue du déménagement.

Le père Arsenie, après son installation, avait aussi ses raisons de ne pas revenir à Sâmbăta. En 1954, il y a eu une rébellion chez nous, au monastère. Quelque chose d’inimaginable : des moines rebelles ! Ils se sont soulevés contre le métropolite Nicolae Bălan, celui qui avait restauré le monastère, qui les a fait moines, qui les a ordonnés. Il y avait un prêtre et quatre moines. Et le père qui était le chef de cette rébellion a été sanctionné par le métropolitain, tout comme les quatre autres. Le prêtre a été interdit de célébrer et exclu du monachisme, et les autres étaient exclus également du monachisme. Et puis, avant de se retirer, ce père a déclaré : ‹ Le père Arsenie n’était pas bon, il l’a viré. Le père Mihail n’était pas bon (un père qui est parti dans un autre monastère). Je ne suis pas bon. Alors, qui est bon ?! ›. Et puis, un père de Sibiu, le père Ieronim Grovu, qui dirigeait les travaux de restauration au monastère Sâmbăta, alors conseiller économique au siège Métropolitain, avait quelques lettres. Il a retiré des archives métropolitaines des lettres du père Arsenie adressées au métropolite, écrites de Prislop, et des lettres adressées au père Ieronim Grovu — qu’il avait à la maison (elles n’étaient pas dans les archives métropolitaines) — et il les a amenées au monastère pour que le père Seraphim les lise en public, afin de savoir pourquoi le père Arsenie n’était pas revenu au monastère, respectivement pour savoir que le métropolite a bien rappelé le père Arsenie à Sâmbăta. […]

Le père Arsenie avait demandé au Métropolite de le laisser vivre à Prislop pour renforcer la relation entre les orthodoxes et les anciens gréco-catholiques. […]  Il a également écrit au père Grovu en précisant que ‹ les hommes restent des hommes ›. C’est-à-dire, pour tout ce qu’il a essayé de faire pour eux (pour ceux de Sâmbăta), les hommes sont restés des hommes et rien n’a changé. C’était la tristesse du père. » (Temoignage de l’archimandrite Teofil Părăian)

Mais même ici, comme nous le verrons, le Père a été recherché par la Sécurité. Le déménagement, comme on pouvait le soupçonner, n’était pas et ne pouvait pas être une solution à ce problème.

Ainsi, le père Arsenie, dirigé par le métropolite Nicolae Bălan, se rendit au monastère de Prislop où il fut nommé alors higoumène, puis père spirituel, un endroit où il apposerait à nouveau sa marque de bâtisseur d’âmes et bâtisseur de murs. Il est bien connu que le père Arsenie a travaillé constamment à Prislop, en s’impliquant personnellement dans la restauration du monastère et dans tous les autres ouvrages : la préparation du plâtre pour la fresque, la construction de l’échafaudage pour la peinture de l’église qu’il souhaitait réaliser lui-même, la peinture des icônes, la sculpture de l’iconostase et des stalles – généralement la réalisation de tous les meubles liturgiques, la restauration de l’église et des bâtiments annexes, auxquels il a ajouté des nouveaux, l’agencement et la décoration de toute la cour, véritable parc naturel (qui rappelle celui de Sâmbăta), gardé par un clocher posé sur le rocher, conçu et construit également par le père Arsenie.

La première fête patronale a eu lieu le 8 mai 1949 à Prislop, lors de la commémoration de Saint Jean l’Évangéliste et c’était « la première grande joie orthodoxe du monastère, après deux siècles de persécution »

Le 14 septembre 1949, jour de l’Exaltation de la Sainte-Croix, monseigneur Andrei a célébré dans la cour du monastère la première liturgie orthodoxe archiépiscopale. À cette occasion, le P. Arsenie a été ordonné protosyncelle. Pendant la même célébration, deux moines ont été tonsurés : Stelian Manolache, sous le nom de Dometie, et Leonida Plămădeală, qui reçut le nom d’Antonie. […]

L’activité du père Arsenie en tant qu’higoumène prit fin en 1950, car entre temps Prislop était devenu un monastère de moniales. En avril 1950, à la suite d’une décision de Mgr Andrei, les six premières sœurs sont arrivées, et elles furent installées officiellement en mai 1950, ce qui marqua le début de leur vie commune. Parmi elles, Sœur Julieta Constantinescu, diplômée en théologie et philosophie, a reçu la tonsure le 6 août, à l’occasion de la fête de la Transfiguration, recevant le nom de Zamfira, en mémoire de deuxième fondatrice de monastère. En 1951, mère Zamfira fut nommé supérieure du monastère. Le père Protosyncelle Arsenie Boca resta à Prislop en tant que père spirituel, aidé pendant quelque temps par l’hiéromoine Dometie Manolache. Ainsi, dorénavant le monastère était habité par des moniales et leur supérieure était désormais la mère Zamfira Constantinescu.

Tel que mentionné un peu plus haut, le père Arsenie était toujours surveillé par la Sécurité. Les représentants de l’autorité de l’État enlevèrent le père Arsenie pour une enquête dans la nuit du 15 au 16 janvier 1951. Dans une lettre datée du 26 janvier 1951, le père Dometie écrivait à l’évêché orthodoxe d’Arad :
« … à 5 heures du matin, le père Arsenie Boca, higoumène de ce monastère, a été enlevé par un groupe de dix personnes de la part des autorités. Aucun ordre ne nous a été présenté. La procédure fut brutale. Ils entrèrent dans les cellules des sœurs en parlant méchamment. Tout cela sans aucune justification. »
Dans une autre lettre, également écrite le 26 janvier 1951, le père Dometie, avec les moniales de Prislop, demandent le soutien du hiérarque d’Arad pour leur père spirituel. Comme nous l’avons déjà mentionné, le père Arsenie est revenu à Prislop un an après, c’est-à-dire en 1952, pour la fête de l’Annonciation. Une fois chez lui, il écrit à l’évêque Andrei d’Arad ce qui suit :

« Pour l’Annonciaton, avec l’aide de Dieu, je suis rentré chez moi à Prislop : en bonne santé, largement usé, mais serein.

La joie n’a pas beaucoup de mots, c’est pourquoi, avec le reste de la communauté, nous la partageons telle qu’elle est : avec gratitude et humilité, car vous en faites partie, à tous égards, de ses raisons.

Nous avons appris qu’après Pâques vous viendrez chez nous. Nous vous attendons, tout comme les anciens chrétiens attendaient leurs Pères. Mais, outre l’ancien motif, il existe aussi un motif local, plus récent pour notre attente : la réalisation des dernières formes dans la gestion de la communauté d’ici, ce qui me permettra de m’occuper des autres talents que j’ai, qui n’ont pas encore porté des fruits pour Jésus.
Le fils spirituel de votre sainteté, Arsenie. Prislop, 3.04.1952.
 »

On sait que durant cette période, le père Arsenie fut conduit dans un camp de travail forcé, où il resta neuf mois. […]

Le père Arsenie demeura le père spirituel du monastère de Prislop jusqu’en 1959, date à laquelle, par l’acte de l’évêché d’Arad no. 2407/1959, signé par Mgr Andrei Mageru, il fut expulsé du monastère. On a procédé de la même façon avec la mère Zamfira Constantinescu. En conséquence, les moniales ont été bannies et le monastère a été fermé. Dans les bâtiments on a installé un asile pour les personnes âgées.

Après l’année de la réouverture du monastère de Prislop, c’est-à-dire 1976, et pendant plus de deux décennies, tous les travaux exécutés ont suivi les plans du père Arsenie, et la vie du monastère est restée elle-même tributaire des règles établies en 1949, que les religieuses ont respectées scrupuleusement après le mois d’avril 1950.

 

L’exil à Bucarest

Après son renvoi de Prislop, le père Arsenie a commencé son exil à Bucarest. Il travailla à l’église de Saint-Elefterie en tant que second peintre auprès de Vasile Rudeanu et, en 1961, il fut embauché à l’atelier de peinture du Patriarcat dans la Skyte de moniales, en tant que peintre.

Il est très important de mentionner ici que « le père Arsenie n’a pas voulu violer la décision d’un hiérarque, signe d’une vraie obéissance monacale, et il arrêta de célébrer, tout en continuant de participer aux offices en tant que chantre, et de servir comme père spirituel, mais sans le sacrement de la confession, pour des générations de prêtres et de fidèles qui lui témoignent une gratitude particulière. »

 

Gânscă, Ioan, Părintele Arsenie Boca – mare îndrumător de suflete din secolul XX. O sinteză a gândirii părintelui Arsenie în 800 de capete, Editura Teognost, Cluj-Napoca, 2002

Traduction: hesychia.eu

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