Chrysostome, Orthodoxie

Saint Jean Chrysostome, aux chrétiens de France – Avertissement

2 novembre 2020

Avertissement

 

Plusieurs évêques, jaloux du mérite et de la réputation de saint Jean-Chrysostome, se rassemblent à Constantinople en l’année 403, dans le dessein de satisfaire leur haine personnelle, et l’animosité de l’impératrice Eudoxie, qui ne pouvait souffrir la liberté des discours de son pasteur.

Ils tiennent un conciliabule dans un fauxbourg, engageant quelques membres du clergé de Constantinople à accuser leur évêque ; et, sous les plus frivoles prétextes, le déposent contre toutes les formes canoniques. Ils persuadent facilement à l’Empereur Arcade, que Jean est légitimement déposé et doit être chassé de l’église. Arcade mande au saint évêque, un peu avant Pâques (404), qu’il ait à sortir de l’église, puisqu’il a été condamné. « J’ai reçu de Dieu cette église, lui répond le généreux prélat, pour procurer le salut du peuple, et je ne puis l’abandonner ; mais, comme la ville est à vous, si vous voulez que je quitte, chassez-moi de force, afin que j’aie une excuse légitime ». Le samedi saint, nouvel ordre de sortir de l’église. Le saint évêque se retire dans la maison épiscopale. La nuit suivante, les prêtres de Constantinople, unis à saint Chrysostome, assemblent dans une église particulière le peuple qui est demeuré fidèle à son pasteur, pour solenniser la résurrection, et assister à la célébration du baptême qui devait se donner à trois mille personnes. Mais des soldats armés par les ennemis du saint fondent sur cette église ; et, agissant comme des barbares dans une ville prise d’assaut, chassent avec fureur et les fidèles, et les ecclésiastiques revêtus des habits sacrés. Ils exercent de si affreuses violences, que le baptistère est inondé de sang. Ils entrent dans le lieu où reposaient les Saints Mystères, et le sang précieux de Jésus-Christ est indignement répandu. Les jours suivants on met en prison une partie des prêtres et des diacres. On chasse de la ville les laïcs constitués en dignité ; on menace par des édits publics tous ceux qui ne renonceront-pas à la communion de Jean : par dérision on les nomme Joannites ; comme si ceux qui persistent à reconnaître son autorité, formaient une secte nouvelle opposée à l’église. Mais plus ses ennemis font d’efforts, plus les assemblées de ceux qui lui restent attachés sont nombreuses. On les tient hors de la ville, dans les champs ou dans les bois.

Cependant saint Chrysostome est enlevé de la maison épiscopale, et relégué aux confins de l’empire, à Cucuse en Arménie. Arsace est intrus à sa place. Après l’intrusion, tous ceux qui demeurent dans la communion du légitime pontife sont en butte à une persécution continuelle, et traités avec une extrême rigueur ; on n’épargne ni les évêques de l’Orient, ni les moines, ni les vierges. Pour les consoler et les fortifier, le saint leur adresse du lieu de son exil un assez grand nombre de lettres, que la providence a conservées, parce qu’elles devaient servir à d’autres églises dans des circonstances semblables.

Saint Jean Chrysostome, aux catholiques de France, Imprimerie de Crapart, Paris, 1791

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