Catéchèse, Orthodoxie, Seraphim Rose

L’âme après la mort – chapitre deuxième

28 septembre 2020

La doctrine orthodoxe concernant les anges

 

Portes royales, XVe-XVIe siècle. Détail.

 

Nous savons, par les Paroles du Christ Lui-même, qu’à la mort, l’âme est rencontrée par des anges. Le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham [Lc 16,22].

Quant à la forme sous laquelle des anges apparaissent, nous la connaissons aussi par l’évangile : Car un ange du Seigneur descendit du ciel… Son aspect était comme l’éclair, et son vêtement blanc comme la neige (Mt 28,2-3) ; un jeune homme vêtu d’une robe blanche (Mc 16,5) ; deux hommes en habits resplendissants (Lc 24,4) ; deux anges vêtus de blanc (Jn 20,12). D’un bout à l’autre de l’histoire chrétienne, les manifestations d’anges ont toujours eu lieu sous cette même forme de jeunes hommes vêtus de blanc. La tradition iconographique de l’apparence des anges a toujours été conséquente à travers les siècles, dépeignant de tels jeunes hommes rayonnants (souvent avec des ailes qui sont, bien sûr, un accessoire symbolique qu’on ne voit pas normalement dans les apparitions angéliques) ; et le 7e Concile œcuménique en 787 a décrété que les anges doivent toujours être représentés de cette façon unique, comme hommes. Les cupidons de l’art occidental de la Renaissance et des époques ultérieures sont d’inspiration païenne et n’ont rien à voir avec les vrais anges.

En effet, non seulement en ce qui concerne la représentation artistique des anges, mais dans la doctrine entière des êtres spirituels, l’Occident catholique romain (et protestant) moderne s’est grandement éloigné de l’enseignement de l’Écriture et de l’antique Tradition chrétienne. La compréhension de cette erreur nous est essentielle pour saisir la vraie doctrine chrétienne concernant le destin de l’âme après la mort.

L’évêque Ignace Briantchaninov [†1867], un des illustres pères des temps récents, remarqua cette erreur et consacra un volume entier à l’exposition de celle-ci ainsi qu’à la présentation de la vraie doctrine orthodoxe sur ce sujet (vol. 3 dans l’édition Touzov, St Pétersbourg, 1886). En critiquant les idées d’un ouvrage théologique normatif catholique romain du XIXe siècle (Abbé Bergier, Dictionnaire de Théologie), l’évêque Ignace consacre une grande partie de ce volume (p. 185-302) à combattre l’idée moderne, fondée sur la philosophie cartésienne du XVIIe siècle, selon laquelle tout ce qui existe en dehors du domaine de la matière appartient à celui du pur esprit. Une telle conception, en effet, place le Dieu infini au niveau des divers esprits limités (anges, démons, âmes des disparus). Cette idée est devenue monnaie courante aujourd’hui partout (bien que ceux qui l’adoptent n’en voient pas toutes les conséquences), et est responsable pour une grande partie de la confusion du monde contemporain concernant les choses spirituelles : une grande curiosité à l’égard de tout ce qui est hors du monde matériel, avec souvent très peu de distinction entre ce qui est divin, angélique, démoniaque voire simplement le résultat de pouvoirs humains extraordinaires ou de l’imagination.

L’abbé Bergier enseignait que les anges, les démons et… les âmes des disparus sont parfaitement spirituels ; ainsi, ils ne sont pas assujettis aux lois du temps et de l’espace ; nous ne pouvons parler de leur forme ou de leur mouvement que par métaphore, et « ils ont besoin de revêtir un corps subtil chaque fois que Dieu leur permet d’agir sur les vivants » (Évêque Ignace, vol. 3, pp. 193-5). Il y a même un ouvrage catholique romain du XXe siècle, digne de foi sous d’autres aspects, affirmant, par exemple, que « tous les anges et les démons peuvent emprunter la matière nécessaire (pour devenir visibles aux hommes) à une nature inférieure, soit animée, soit inanimée » (Blackmore, Spiritism, Facts and Frauds, p. 522). Les adeptes du spiritisme et les occultistes eux-mêmes ont absorbé ces idées de la philosophie moderne. Un apologiste distingué du christianisme surnaturel, C. S. Lewis, (un anglican), tout en critiquant la « conception moderne du ciel comme étant un pur état d’esprit », semble toutefois se laisser en partie entraîner par l’opinion moderne selon laquelle « le corps, le lieu, la locomotion et le temps sont étrangers aux sommets de la vie spirituelle » (C.S. Lewis, Miracles, The MacMillan Company, New York, 1967, pp. 164-5). De telles opinions sont le résultat d’une simplification exagérée de la réalité spirituelle sous l’influence du matérialisme moderne et sont dues a une perte de contact avec la doctrine et l’expérience spirituelle chrétiennes authentiques.

Pour comprendre la doctrine orthodoxe des anges et des autres esprits, on doit d’abord désapprendre la simpliste dichotomie moderne matière-esprit ; la vérité est plus complexe que cela, et en même temps si simple que ceux qui sont encore capables d’y adhérer seront sans doute considérés comme des naïfs prenant tous les mots au pied de la lettre. L’évêque Ignace écrit : « Quand Dieu ouvre les yeux (spirituels) d’un homme, il devient capable de voir les esprits sous leur propre forme» (p. 216). « Des anges ont toujours apparu à des hommes sous forme d’homme s » (p. 227). Pareillement, « d’après l’Écriture, il apparaît clairement que l’âme humaine a la forme d’un homme dans le corps, exactement comme les autres esprits créés » (p. 233). Il cite une multitude de sources patristiques pour le prouver. Voyons donc l’enseignement patristique pour nous-mêmes.

Saint Basile le Grand, dans son livre sur le saint Esprit, affirme que « dans les puissances célestes, leur nature est celle d’un esprit aérien — pour ainsi dire — ou d’un feu immatériel… Pour cette raison, ils sont limités dans l’espace et deviennent visibles pour ceux qui en sont dignes, dans la forme de leur propre corps ». Et aussi : « nous croyons que chacune (des puissances célestes) est en un lieu déterminé. Car l’ange qui se tenait devant Cornélius n’était pas en même temps avec Philippe (Ac 10,3 ; 8,26), et l’ange qui parlait avec Zacharie près de l’autel de l’encens (Luc 1,11) n’occupait pas en même temps sa propre place dans le ciel » (Saint Basile le Grand, Traité sur l’Esprit Saint, XXII.53).

Pareillement, saint Grégoire le Théologien enseigne : « Des lumières secondaires après la Trinité, et qui ont une gloire céleste, sont les anges resplendissants. Ils circulent librement autour du grand Trône car ce sont des intellects au mouvement agile, des flammes et esprits divins qui se déplacent avec aisance à travers l’air » (Homélie 6, Sur les êtres noétiques, dans Œuvres de saint Grégoire le Théologien, en russe, Édition Soïkine, St Pétersbourg, vol. 2, p. 29).

Ainsi, les anges, tout en étant des esprits et des flammes de feu (Ps 103,4 ; He 1,7), et vivent dans un royaume où les lois terrestres du temps et de l’espace n’ont pas cours, sont cependant limités par le temps et l’espace de façon (s’il est permis de le dire) si matérielle que quelques-uns des pères n’hésitent pas à parler des corps aériens des anges.

Saint Jean Damascène, en résumant, au VIIIe siècle, l’enseignement des pères qui l’ont précédé, déclare : « Il est sans corps, immatériel par rapport à nous, bien que, comparé à Dieu, le seul que l’on ne puisse comparer à rien, tout se trouve épais, dense et matériel ; seul le divin est véritablement sans matière et sans corps. » Il nous dit encore : « Ils sont cernables car, lorsqu’ils sont dans le Ciel, ils ne sont pas sur terre ; et envoyés par Dieu sur terre, ils ne demeurent plus au Ciel. Les murs, les portes, les serrures, les sceaux ne peuvent les enfermer ; ils échappent à ces limitations, bien que tels ils ne soient pas lorsqu’ils apparaissent à ceux qui en sont dignes et à qui Dieu l’accorde, car ils changent à ce moment et prennent l’aspect qui leur permet d’être vus et à ceux-ci de les voir ». (Saint Jean Damascène, Exposé précis de la Foi Orthodoxe, livre II, chapitre III [Des Anges])

En disant que les anges « n’apparaissent pas exactement tels qu’ils sont », saint Jean Damascène ne contredit évidemment pas saint Basile qui enseigne que les anges apparaissent « sous la forme de leur propre corps ». Ces deux affirmations sont également vraies, comme on le voit clairement dans nombre de manifestations d’anges dans l’Ancien Testament. Ainsi, l’archange Raphaël était le compagnon de route de Tobie pendant de longues semaines sans qu’une seule fois il eût été soupçonné de ne pas être un homme. Pourtant, quand finalement l’archange révéla son identité, il dit : « Tous ces jours j’étais visible, mais je ne mangeais ni ne buvais, cela vous paraissait seulement ainsi » (Tb 12,19). Les trois anges qui apparurent à Abraham paraissaient également manger et boire et étaient pris pour des hommes (Gn 18-19). Pareillement, saint Cyrille de Jérusalem, dans ses Lectures Catéchétiques, nous apprend, concernant l’ange qui apparut à Daniel que « Daniel, à la vue de Gabriel, frissonna et tomba face contre terre et, tout prophète qu’il était, n’osa lui répondre tant que l’ange ne se fut pas transformé à la ressemblance d’un fi ls d’homme. » (The Catechetical Lectures of S. Cyril, Lecture IX.1 Nicene and Post-Nicene Fathers, vol. VII, p. 191, Schaff, Philip Ed.) Pourtant, dans le livre de Daniel (chap. 10), nous lisons que même lors de sa première apparition aveuglante, l’ange était aussi sous la forme d’un homme, mais seulement avec une luminosité (son visage brillait comme l’éclair, ses yeux étaient comme des torches de feu, ses bras et ses pieds avaient l’éclat de l’airain poli et le son de ses paroles était comme le son d’une multitude) insupportable à des yeux humains. Ainsi, l’apparence d’un ange est la même que celle d’un homme ; mais parce que le « corps » angélique n’est pas matériel, la seule vue de son aspect flamboyant et resplendissant suffit pour abasourdir n’importe quel homme encore dans la chair, les apparitions angéliques doivent donc nécessairement être adaptées à leurs spectateurs humains, apparaissant moins brillantes et moins effrayantes qu’elles ne le sont en réalité.

En ce qui concerne l’âme humaine aussi, le bienheureux Augustin enseigne que l’âme étant séparée du corps, « l’homme qui est dans cet état, bien que ce soit en esprit seulement et non en chair, se voit cependant si ressemblant à son corps qu’il ne peut discerner aucune différence quelle qu’elle soit » (De la Cité de Dieu, livre XXI, ch.10.2) Cette vérité a été maintenant largement confirmée dans les expériences personnelles de peut-être plusieurs milliers de personnes ressuscitées de nos jours.
Mais, si nous parlons des corps des anges ou des autres esprits, nous devons prendre soin de ne leur attribuer aucune caractéristique crûment matérielle. À la limite, nous dit saint Jean Damascène, « nous ne savons si par essence ils sont égaux ou différents, seul le sait Dieu » (Saint Jean Damascène, Exposé précis de la Foi Orthodoxe, livre II, chapitre III [Des Anges]). En Occident, le bienheureux Augustin écrivit qu’il était tout à fait égal de parler de corps aériens à propos des démons ou d’autres esprits ou de les appeler tout simplement « incorporels » (De la Cité de Dieu, livre XXI, ch.10.2).

L’Évêque Ignace lui-même a peut-être un peu trop insisté sur l’explication des corps des anges dans les termes de la connaissance scientifique des gaz du XIXe siècle. C’est pour cette raison qu’une dispute mineure s’était soulevée entre lui et l’évêque Théophane le Reclus, qui pensait nécessaire de souligner la nature simple des esprits (qui bien sûr, ne sont pas composés de molécules élémentaires comme le sont les gaz). Sur le point fondamental, cependant, c’est-à-dire l’enveloppe subtile que possèdent tous les esprits, Théophane partageait l’avis de l’évêque Ignace (v. Père George Florovsky, Voies de la théologie russe, en russe, Paris, 1937, pp. 394-5). Peut-être était-ce quelque malentendu semblable sur un point secondaire ou sur une question de terminologie qui causa l’opposition survenue en Occident au 5e siècle, lorsque le père latin saint Faust de Lérins enseignait cette même doctrine de la matérialité relative de l’âme, fondée sur l’enseignement des pères orientaux.

Si la définition précise de la nature angélique n’est connue que de Dieu seul, une compréhension de l’activité angélique (du moins en ce monde) est accessible à chacun, car il en existe de nombreux témoignages tant dans l’Écriture que dans les écrits patristiques, et dans les Vies de Saints. Pour comprendre parfaitement les manifestations qui surviennent aux mourants, nous devrons apprendre en particulier comment les anges déchus (démons) apparaissent. Les anges vrais apparaissent toujours sous leur propre forme (seulement moins aveuglante qu’en réalité) et ils agissent uniquement dans le but d’exécuter la Volonté et les Commandements de Dieu. Les anges déchus, par contre, bien qu’ils apparaissent parfois sous leur propre forme (que saint Séraphin de Sarov décrivit, de sa propre expérience, comme hideuse) se revêtent normalement de formes diverses et accomplissent de nombreux miracles par le pouvoir qu’ils détiennent en échange de leur soumission au prince de la puissance de l’air (Ep 2,2). Leur habitat privilégié est l’air et leur fonction principale est de tenter ou d’effrayer les hommes pour les entraîner à la perdition avec eux-mêmes. C’est contre eux qu’est dirigé le combat du chrétien : « Nous n’avons pas à lutter contre des êtres de chair et de sang, mais contre les Principautés et les Puissances, contre les maîtres de ce monde de ténèbres, contre les mauvais esprits répandus dans les régions célestes » (Ep 6,12).

Le bienheureux Augustin, dans son traité peu connu, « Sur la divination des démons », en réponse à une demande d’explication au sujet des nombreuses manifestations démoniaques de l’ancien monde païen, donne une bonne idée générale des activités des démons :

« La nature des démons est telle que, par la perception appartenant au corps aérien, ils surpassent facilement la perception que possèdent les corps terrestres et quant à leur rapidité aussi, car par la mobilité supérieure du corps aérien, ils dépassent incomparablement non seulement les mouvements des hommes et des bêtes mais même le vol des oiseaux. Pourvu de ces deux facultés, qui sont les propriétés du corps aérien, c’est-à-dire de l’acuité de la perception et de la rapidité du mouvement, ils prédisent et déclarent bien des choses qu’ils ont perçues longtemps à l’avance. Les hommes, à cause de la lenteur de la perception terrestre, s’en étonnent. Aussi, les démons, par la longue période dans laquelle leur vie s’est étendue, ont-ils gagné beaucoup plus en expérience d’événements que n’ont fait les hommes à cause de la brièveté de leur vie. Au moyen de ces facultés, qui sont propres à la nature du corps aérien, les démons, non seulement prédisent beaucoup de choses qui se réalisent, mais aussi accomplissent beaucoup d’actes miraculeux »

(Sur la divination des démons, ch.III .7, Œuvres complètes de Saint Augustin, évêque d’Hippone, tome vingt-deuxième, p.134, Librairie de Louis Vivès, Éditeur, Paris, 1870).

Beaucoup de miracles et de spectacles des démons sont décrits dans le long discours de saint Antoine le Grand contenu dans sa Vie par saint Athanase ; là aussi, les corps plus légers des démons sont mentionnés. La Vie de saint Cyprien, l’ex-magicien, contient également de nombreuses descriptions de métamorphoses et de miracles démoniaques, rapportés par quelqu’un qui y a réellement pris part (voir The Orthodox Word, 1976, n° 5).

Une description classique de l’activité démoniaque est contenue dans les septième et huitième Conférences de saint Cassien, l’illustre père de la Gaule du Ve siècle qui, le premier, transmit l’enseignement complet du monachisme oriental à l’Occident. Saint Cassien écrit :

« La quantité des esprits mauvais qui remplissent l’espace entre le ciel et la terre et qui s’y agitent dans une action continuelle, est si considérable que la divine Providence n’a heureusement pas permis que nous puissions les apercevoir. La crainte de leur rencontre, la laideur des formes qu’ils prennent à volonté, nous auraient jetés dans des angoisses inexprimables et notre corps n’eût pu supporter un si hideux spectacle ; ou bien, l’exemple continuel de leur malice aurait pu nous porter à les imiter » … (VIII.12). « Et du fait que les esprits impurs sont gouvernés par des puissances encore plus méchantes et leur sont assujettis, nous sommes instruits non seulement par le témoignage des saintes Écritures, que nous lisons dans la Réponse de notre Seigneur repoussant les calomnies des pharisiens : “Et si Moi, je chasse les démons par Belzébul…” (Mt 12,27), mais encore par les visions claires et beaucoup d’expériences de saints. Un de nos frères, voyageant dans cette solitude, trouva une caverne vers le soir et voulut s’y arrêter pour y réciter l’office des vêpres. Pendant qu’il chantait les psaumes selon l’usage, le milieu de la nuit arriva : lorsqu’il eut fini et qu’il se disposait à prendre un peu de repos, il aperçut tout à coup des troupes nombreuses de démons qui arrivaient, avançant en ordre, précédant et suivant leur prince. Cette étrange procession dura longtemps. Son chef, qui était plus grand et plus terrible que les autres, s’y arrêta enfin ; on éleva son trône et il s’y assit comme sur un tribunal. Il se mit à examiner et à discuter les actes de chacun : il injuriait et chassait de sa présence, comme des lâches et des ignorants, ceux qui confessaient n’avoir pu réussir à tromper les personnes qu’ils étaient chargés de tenter et il leur reprochait, tout en fureur, le temps qu’ils avaient perdu. Ceux qui annonçaient, au contraire, avoir séduit les hommes qu’ils devaient tromper, recevaient les plus grands éloges ; il les accueillait avec joie et faveur et les proposait à tous comme modèles d’intelligence et de courage.
Un démon plus méchant que les autres se présenta, l’air tout joyeux et apporta la nouvelle d’un grand triomphe. Il nomma un solitaire très connu et déclara qu’après l’avoir tenté pendant quinze ans, il l’avait enfin vaincu et l’avait fait tomber, cette nuit même, dans le péché d’impureté ; que non seulement il l’avait poussé à commettre le mal avec une personne consacrée à Dieu mais qu’il l’avait décidé à la prendre pour femme. ll y eut alors des cris de joie dans l’assemblée.
Le prince des ténèbres exalta le vainqueur et le renvoya comblé de louanges. Cependant, l’aurore commençait à paraître et cette multitude de démons s’évanouit. Le solitaire ne crut pas d’abord le récit de l’esprit impur… Plus tard, le frère qui était témoin de ce spectacle apprit que le rapport sur le moine déchu était effectivement vrai »

(Conférences VIII.12,16).

De telles expériences ont été vécues par des chrétiens orthodoxes de tous les temps jusqu’à notre siècle. Elles ne sont, de toute évidence, ni des rêves, ni des visions, mais de la perception à l’état de veille des démons sous leur forme réelle, — mais, bien sûr, uniquement après que les yeux spirituels ont été ouverts à la vue de ces êtres qui, normalement, sont invisibles aux yeux humains. Jusqu’à une époque très récente, ce n’étaient peut-être que quelques chrétiens orthodoxes démodés ou simples d’esprit qui pouvaient encore croire à la vérité littérale de tels récits : même aujourd’hui, certains orthodoxes les trouvent difficiles à accepter, tant s’est répandue la croyance moderne selon laquelle les anges et les démons sont de purs esprits qui n’agissent pas par des moyens aussi matériels. Ce n’est qu’avec l’augmentation énorme de l’activité démoniaque de ces dernières années que ces récits recommencent à sembler du moins plausibles. C’est également aujourd’hui que les expériences après la mort largement répandues ont dévoilé le royaume de la réalité non-matérielle à beaucoup de gens ordinaires qui n’avaient pas eu de contact avec l’occulte. Une explication cohérente et véridique de ce royaume et de ses êtres est donc devenue l’un des besoins de notre temps. Seul le christianisme orthodoxe peut fournir cette explication, lui seul ayant préservé l’authentique doctrine chrétienne jusqu’à nos jours.
Voyons maintenant plus spécifiquement comment les anges (et les démons) apparaissent au moment de la mort.


Traduction de Catherine Pountney

Publié en format numérique sur le site des Vrais chrétiens orthodoxes francophones

Nous tenons à remercier l’archimandrite Cassien pour la permission de reproduire ici cet ouvrage.


 

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