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Ils se sont fait un veau en fonte, ils l’ont adoré, et…

27 juillet 2024

S’étant levés de grand matin, ils offrirent des holocaustes et des hosties pacifiques. Tout le peuple s’assit pour manger et pour boire, et ils se levèrent ensuite pour jouer. Alors le Seigneur parla à Moïse et lui dit: Allez, descendez; car votre peuple, que vous avez tiré de l’Égypte, a péché. Ils se sont bientôt retirés de la voie que vous leur aviez montrée; ils se sont fait un veau en fonte, ils l’ont adoré, et, lui immolant des victimes, ils ont dit: Ce sont là vos dieux, Israël, qui vous ont tiré le l’Égypte. 

Ex. 32 6-8

Moïse, en descendant de la montagne, voit le peuple qui danse autour du veau d’or; il jette les tables de la loi et les brise.

Saint Jean Chrysostome, Résumé de l’Ancien et du Nouveau Testament, Exode

 

Que le Verbe remplissait l’office de Pédagogue au moyen de la loi et des prophètes.

 

Nous avons montré, autant que nous l’avons pu, combien est grand l’amour du Verbe pour les hommes, et innombrables les moyens dont il se sert pour les instruire. Lui-même, en se comparant à un grain de moutarde qu’on sème, et qui devient un grand arbre, a exprimé d’une manière admirable la nature et les effets merveilleux de sa divine parole. Sa parole, semée dans les cœurs, y germe, y croît, y grandit, les remplissant des lumières de la raison et de la magnificence de la sainteté, tandis que, par la mordante acreté de ses reproches, elle les guérit et les purifie des souillures du péché. Comme le miel, par son trop de douceur, produit la bile ; comme le trop de bonté engendre le mépris qui devient l’occasion du mal, la moutarde, au contraire, par sa bienfaisante amertume, diminue la bile, c’est-à-dire la colère, détruit le flegme, c’est-à-dire le faste et l’orgueil. Les âmes nourries de cette divine parole brillent donc d’une santé éternelle et toujours égale. Le Verbe se servit d’abord de Moïse pour remplir son office de Pédagogue ; plus tard, il se servit des prophètes. Moïse est lui-même un prophète. La loi est comme un maître sévère pour les enfants révoltés que le frein a peine à retenir.

« Rassasiés, dit l’apôtre, ils se levèrent pour se réjouir. »

Le mot grec dont l’apôtre se sert pour exprimer rassasiés signifie aussi remplis de foin. Il emploie ce terme à dessein, afin de faire sentir que leurs aliments étant semblables à ceux des bêtes, leur conduite et leurs jeux l’étaient aussi. C’est pour cela que la loi se servait de la crainte pour les détourner du mal et les conduire au bien. Elle préparait ainsi leurs oreilles à s’ouvrir aux instructions futures du vrai Pédagogue, de ce même Verbe divin qui nous instruit maintenant par la douceur, et qui se prêtait alors à la malignité de leur nature, en les instruisant par les terreurs de la loi.

Les terreurs de la loi ont cessé à l’avènement du Christ.

« Le Christ donc, comme l’a dit l’apôtre saint Paul, seul bon, seul juste, seul vrai, Fils et Verbe de Dieu, dont il est l’image et la ressemblance parfaite, est notre unique Pédagogue. Dieu nous a mis entre ses mains et recommandés à ses soins, comme un bon père recommande ses fils à l’amitié de leur frère. »

Il nous a en ces termes ordonné de lui obéir :

« C’est ici mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection ; écoutez-le. »

Comment ne l’écouterions-nous pas? Trois qualités brillent au plus haut degré dans ce divin Pédagogue pour attirer et mériter notre confiance : la science, la bienveillance, et une liberté absolue de tout dire que lui seul peut posséder. La science, c’est la sagesse de son père.

Toute sagesse vient de Dieu et demeure éternellement.

La liberté de parler, il a tout créé, et sans doute le créateur a le droit de parler à ses créatures. Tout a été fait par lui, et rien n’a été fait sans lui ; la bienveillance n’est pas autre chose que la volonté de faire du bien à son prochain, dans le seul intérêt de son prochain même.

Saint Clément d’Alexandrie, Le Divin Maître, ou le Pédagogue, Livre premier, chapitre XI

Défense du christianisme par les Pères des premiers siècles de l’Église, Librairie de Perrodil, Éditeur, Paris, 1846, p. 72-74

 

 

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