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Le saint hiéromartyr Anthime l’Ibère, métropolite de Hongro-Valachie [27 septembre]

18 octobre 2020

Mémoire du saint hiéromartyr Anthime l’Ibère, métropolite de Hongro-Valachie

 


Notre saint père Anthime était originaire de la région de Samtskhe, au sud de la Géorgie et avait reçu le nom de l’Apôtre André au saint baptême. Ayant accompagné le roi Artchil en Russie, pour y fonder une imprimerie géorgienne, à son retour, il fut capturé par des bandits dagestanais et vendu en esclave à des Turcs. Il passa de longues années à Constantinople, où ses grandes capacités intellectuelles lui permirent d’apprendre le grec, l’arabe, le turc, le slavon et, par la suite, le roumain. Une fois affranchi, grâce au patriarche Dosithée (Notaras) de Jérusalem, il s’installa à proximité du Patriarcat pour enseigner l’art des icônes brodées et de la sculpture sur bois. En 1690, âgé d’environ quarante ans, il arriva en Valachie, invité par le saint voïvode-martyr Constantin Brancoveanu [16 août]. Il se perfectionna dans l’art de la typographie auprès de l’évêque d’Housci, Métrophane, et, un an plus tard, il devint moine et fut ordonné prêtre. Il dirigea la typographie de Bucarest pendant quatre ans, puis fonda un nouvel atelier au monastère de Snagov au nord de Bucarest (1694-1696). Élu higoumène de ce monastère, il n’en cessa pas pour autant son intense activité d’éditeur. Après avoir été de nouveau mis à la tête de la typographie princière, entre 1701 et 1705, il fut consacré évêque de Rimni (Râmnicul), dans le département de Vâlcea, où il fonda un atelier de typographie qui publia dix livres en trois ans.

En 1708, il fut nommé métropolite de Hongro-Valachie, mais ses hautes responsabilités pastorales ne le firent pas renoncer à son activité d’écrivain et d’éditeur : il fonda de nouveaux ateliers et édita dix-neuf autres livres. Durant toute sa carrière, saint Anthime édita environ soixante-sept livres ecclésiastiques – parmi lesquels trente-huit à ses frais et avec ses propres labeurs, et six dont il était l’auteur –, tant en roumain, qu’en slavon, turc et arabe. Pasteur doux et paisible, il consolait le peuple chrétien par sa parole, par ses écrits et par ses aumônes. Il organisa dans tout le pays des écoles où l’enseignement était dispensé gratuitement pour les enfants pauvres, et fonda à Bucarest le monastère de Tous-les-Saints, qui depuis a été nommé le monastère d’Anthime (1715).

Accusé par les Turcs, en 1716, d’avoir intrigué pour soumettre la Valachie à l’empire autrichien, le saint prélat fut déposé, aveuglé et envoyé en exil au monastère du Sinaï. En cours de route, il souffrit maints sévices de la part des soldats de son escorte, qui finalement le noyèrent dans les eaux de la rivière Tungie (affluent du cours sud du Danube) .

Par ses œuvres apostoliques, saint Anthime peut, à juste titre, être considéré comme le rénovateur de la conscience chrétienne dans les principautés roumaines. Ce fut, en effet, à son initiative et grâce à ses éditions que la langue roumaine devint langue liturgique officielle de l’Église, ce qui contribua grandement à l’enseignement et à l’édification du peuple roumain jusqu’à nos jours.

 

 

Le Synaxaire. Vie de Saints de l’Église orthodoxe

Deuxième édition
par hiéromoine Macaire, monastère de Simonos Pétra au Mont Athos
Premier volume [septembre], publié par les éditions Indiktos d’Athènes

La vie de saint Anthime l’Ibère est publiée ici avec l’aimable autorisation de l’auteur

 

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