Luminaires de l'Église, Orthodoxie, Synaxaire

Le vénérable BASILE de POÏANA MARULUI [Poiana Mărului] [25 avril]

12 novembre 2020

Le bienheureux starets Basile naquit en 1692. Dès sa jeunesse, il se retira, mû par une divine ardeur, dans des lieux désertiques et retirés pour partager le mode de vie céleste d’autres ascètes. Vers 1713, il s’établit avec d’autres moines dans la skite de Dalhautsi, située dans une forêt à la limite de la Valachie et de la Moldavie, qu’il dirigea pendant une vingtaine d’années.

Comme cet endroit n’offrait pas toute la quiétude qu’il recherchait pour s’y adonner à la prière sans distractions, il alla fonder une skite dans un endroit éloigné de toute habitation, à Poïana Marului (« La clairière des pommiers »), dans la région de Buzau (aujourd’hui département de Vrancea).

En 1733, grâce au soutien du prince Constantin Mavrocodratos, saint Basile y bâtit une église en bois et des cellules, tout en continuant d’assumer la direction spirituelle de la skite de Dalhautsi. Ayant donné des garanties de sa foi irréprochable et de l’authenticité de sa vie ascétique, il obtint pour sa fondation le statut de monastère stavropégique, sous la dépendance directe du métropolite de Valachie, qui ne pouvait lui-même intervenir dans les affaires du monastère qu’en cas de déviation de la foi orthodoxe.

La vie dans la skite de Poïana Marului était réglée selon les usages athonites, et elle acquit la réputation de « seconde Sainte Montagne ». Le starets Basile se rendit lui-même plusieurs fois au Mont Athos, et c’est au cours de sa dernière visite, en 1756, qu’il conféra l’Habit monastique à saint Païssy Velitchkovsky [15 nov.]. Lui expliquant le danger de la vie solitaire, il lui prescrivit de préférer la vie communautaire, qui permet au moine de découvrir sa propre faiblesse, de connaître sa mesure, et de se repentir en priant le Seigneur pour recevoir sa grâce, plutôt que de cultiver la vanité et la présomption, sans voir qu’il suit ses propres passions. Et avant de le quitter, il lui transmit l’essentiel de son mode de vie.

Outre leur vie de prière, les moines de la skite de Poïana Marului s’adonnaient à la traduction des Pères ascétiques, tels saints Isaac le Syrien, Jean Climaque, Grégoire le Sinaïte, Hésychios et Philothée le Sinaïte, traités pour lesquels le starets Basile rédigea de précieuses introductions, dans lesquelles il explique comment comprendre correctement ce qui y était écrit sur la Prière de Jésus. Montrant les dangers d’une ascèse purement corporelle, l’Ancien souligne l’importance de la sobriété spirituelle et de la prière intérieure, laquelle est aussi accessible aux laïcs. Il écrit, entre autres, que pour pratiquer cette prière, il convient de prendre l’exemple de la veuve de l’Évangile qui criait jour et nuit au juge de lui faire justice (Lc 18, 1). Bien qu’il donnât la priorité à la Prière de Jésus, il insistait aussi sur l’importance de l’office liturgique, célébré conformément au Typikon, mais mesuré dans sa durée, et c’est cette alliance entre la tradition hésychaste et la vie cénobitique que son disciple saint Païssy appliquera avec ampleur dans ses monastères.

Le starets Basile acquit, malgré lui, une grande renommée dans les terres roumaines, au point qu’il fut convoqué lors d’une assemblée ecclésiastique, réunie à Bucarest en 1749 autour des patriarches d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem. Comme l’écrit saint Païssy dans une lettre, les évêques examinèrent sa foi et son enseignement spirituel,

 ils le trouvèrent pur et inébranlable dans la foi orthodoxe, et jugèrent qu’il ne disait rien de lui-même dans son enseignement, mais qu’il se fondait sur l’autorité des saintes Écritures, et suivait en tout les prescriptions ecclésiastiques et celles des saints Pères.

Ayant ainsi ouvert la voie à la restauration de la vie hésychaste, le starets Basile s’endormit en paix, le 25 avril 1767, à Poïana Marului, où ses reliques se trouvent encore dans un endroit inconnu.

 

Le Synaxaire. Vie de Saints de l’Église orthodoxe

Deuxième édition
par hiéromoine Macaire, monastère de Simonos Pétra au Mont Athos
Huitième volume [avril], publié par les éditions Simonos Pétra

La vie du bienheureux starets Basile est publiée ici avec l’aimable autorisation de l’auteur

 

Sur le même thème

Pas de commentaire

Laisser un message

Rapport de faute d’orthographe

Le texte suivant sera envoyé à nos rédacteurs :