Mémoire de la vénérable PARASCÈVE la JEUNE .
Sainte Parascève était originaire d’une famille aisée du village d’Épivate en Thrace, au début du XIe siècle. Alors qu’elle n’avait encore que dix ans, elle excellait déjà dans les saintes vertus évangéliques et échangeait, à l’insu de ses parents, ses riches vêtements contre les frusques des mendiants qui demandaient l’aumône à la sortie de l’église. Brûlant d’un saint désir, elle délaissa les siens et renonça à tous ses biens pour aller à Constantinople, afin d’y vénérer les précieuses reliques qui y étaient conservées en grand nombre. De là, elle se rendit à Héraclée dans le Pont pour échapper aux recherches de ses parents, et passa cinq années, dans la solitude, le jeûne, les veilles, les larmes et la prière continuelle auprès d’une petite église dédiée à la Mère de Dieu.
Comme tout chrétien, la sainte désirait ardemment vénérer les lieux où a marché le Seigneur. C’est pourquoi elle quitta sa retraite pour se rendre à Jérusalem. Après avoir vénéré les Lieux saints, elle alla s’établir dans un monastère du désert du Jourdain, où les moniales vivaient dans une ascèse très rigoureuse, ce qui lui donna l’occasion de se perfectionner dans la vertu et d’atteindre les cimes admirables de la sainte humilité et de la charité. Parvenue à l’âge de vingt-cinq ans, sainte Parascève partit pour Joppé, où elle s’embarqua pour rejoindre sa patrie. De Thrace, elle revint vénérer les reliques de Constantinople, puis s’installa non loin de son lieu d’origine, dans le village de Callicrateia, auprès d’une église dédiée aux saints apôtres. C’est là que, deux ans plus tard, elle remit en paix son âme entre les mains des anges qui la conduisirent vers les demeures éternelles.
Ses saintes reliques furent découvertes, à la suite d’une vision, au bout de longues années. Elles furent alors déposées au monastère de Tirnovo, par le roi de Bulgarie Jean Asen II (1218-1241). Après la prise de Tirnovo par les Turcs, elles furent transférées à Vidin, et de là à Belgrade où elles accomplirent de nombreux miracles. Lorsque la ville tomba sous l’occupation ottomane (1521), on les transporta à Constantinople, et de là le prince de Moldavie, Basile Loupou, les fit transférer à Iassy, sa capitale (1641), où sainte Parascève est aujourd’hui vénérée comme sainte patronne de la région.
Le Synaxaire. Vie de Saints de l’Église orthodoxe
Deuxième édition
par hiéromoine Macaire, monastère de Simonos Pétra au Mont Athos
Deuxième volume [octobre], publié par les éditions Indiktos d’Athènes
La vie de sainte Parascève est publiée ici avec l’aimable autorisation de l’auteur
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